Depuis quelque temps, les pharmaciens d'Alger refusent de servir les médicaments aux malades bénéficiaires du système tiers payant. Les causes ? L'ordonnance du patient est dépourvue du sceau de l'hôpital. Et même si celle-ci est signée et cachetée par le médecin traitant du secteur public, elle est toutefois rejetée au niveau des pharmacies. Car il faut savoir qu'au-delà de 16h, les administrations des hôpitaux et les centres de santé ferment leurs portes et l'équipe de garde ne dispose pas de sceau permettant aux malades de s'approvisionner de médicaments auprès des pharmacies conventionnées. Conséquences : le malade se trouve dans l'obligation d'acheter ses médicaments en attendant le cachet de l'administration pour qu'il puisse se faire rembourser. Un véritable casse tête chinois pour les patients ne pouvant se déplacer, particulièrement ceux atteints de maladies chroniques. Face à cette situation, un responsable auprès du bureau médical du CHU Lamine Debaghine de Bab El-Oued (ex-Maillot), s'est dit «horrifié» par cette situation qu'il qualifie de «grave et scandaleuse». «Il n'y a pas d'heures spécifiques pour justifier une ordonnance», souligne-t-il. «Toutes les équipes de garde disposent de cachets. C'est systématique chez les résidents, les médecins généralistes et les assistants de gardes», affirme-t-il avant de préciser que les internes qui ne sont pas habilités à faire usage de ces sceaux font appel au chef de service. Pour sa part, un autre responsable au niveau du bureau médical du CHU Mustapha Pacha a indiqué que la garde au niveau d'un hôpital ne peut être assurée sans un cachet». Seul problème qui sévit actuellement au niveau de certaines structures médicales réside dans le fait que «certains chefs de service gardent le sceau chez eux après leurs heures de travail prétextant qu'il peut être utilisé à des fins délictueuses». En attendant, les patients pauvres et disposant de carnets tiers payants se trouvent dans l'impossibilité d'acquérir leurs médicaments. Leur seul recours, payer l'ordonnance.