En fait, cette île érudite est un café littéraire dans le sens le plus avéré du terme. Elle est située à la rue Zabana contiguë au Lycée Omar Racim et la Radio El Bahdja. On n'aurait pas pu trouver meilleur emplacement et voisine. Un établissement scolaire au nom prestigieux d'un artiste algérien et un canal aux émissions étendues. L'île lettrée a pris corps et âme dans l'après-midi de samedi dernier, jour de son inauguration officielle par son initiateur Sid Ali Sekhri. Ce libraire–éditeur a eu l'idée géniale de mettre sur un pied le premier café littéraire, espace convivial où l'on peut prendre un café, un thé ou un chocolat et se cultiver. Selon Sid Ali Sekhri, «c'est un nouveau concept d'espace de rencontres littéraires et d'échanges culturels, et de préciser, tout en étant un lieu commercial». L'expérience d'un espace exigu commercial destiné aux livres, les rencontres à l'étroit réalisées à la librairie «Mille feuilles» et tous les inconvénients liés à l'étroitesse du lieu ont poussé Sid Ali Sekhri à penser un « vrai café littéraire » lui qui a grandi dans un authentique café situé à Bab El Oued, appartenant toujours à son père et où l'on côtoie cette atmosphère accueillante, expansive et d'échanges si spécifique à ce genre de commerce. L'île lettrée est une nouvelle version du café de papa avec en sus le volet «apprentissage, instruction et connaissance». L'installation d'une bibliothèque de consultation forte d'un millier de spécimens, laquelle évidemment peut inciter à l'achat de livres, les rencontres avec des auteurs, les expositions de peinture ou autres arts et autres communications donneront lieu sans aucun doute à la formation des futurs habitués. Tous les jours de la semaine entre 16 et 18 heures sera consacrée une activité différente. Ainsi le mardi sera employé à une rencontre entre le représentant d'une profession donnée et les futurs bacheliers en vue d'instruire et d'apporter des informations aux élèves intéressés par cette spécialité. Le mercredi, ce sera le débat philosophique, le jeudi «les questions de Proust» 80 questions seront posées à l'invité et tourneront autour de la personnalité, de son cheminement, de ses choix et goûts qui feront aboutir les interrogations jusqu'à l'accomplissement de son métier ou activité. Enfin l'après-midi du dimanche c'est au tour d'un éditeur ou d'un libraire de venir «présenter sa boite» au public. La tête pleine de projets, Sid Ali Sekhri envisage de lancer une revue littéraire trimestrielle et de créer le prix littéraire des lecteurs «Rachida Arbaoui» dont le jury sera composé de fidèles lecteurs et lectrices de la librairie.