C'est un chanteur engagé et passionné pour le chant. Il se dédie à cet art avec l'âme, le cœur, l'esprit. Djamal Amazigh se veut complet pour répondre à cette ambition. De la chanson, il veut en être le créateur. Il la puise de sa propre inspiration. Il la pétrit par les paroles et la musique selon son thème et surtout, bien qu'il chante entièrement en tamazight, il veut être le chanteur de tous les Algériens. A la veille d'une tournée en Europe et la sortie de son quatrième album, il a bien voulu répondre à nos questions Parlez-nous de vos premiers pas dans la chanson ... Mes premiers pas dans la chanson, je les dois à la perspicacité et à la lucidité de mon maître d'école. Il avait le pouvoir de déceler les aptitudes innées chez ses élèves et de les encourager à les exercer et à les épanouir. Ce maître nous faisait interpréter des chants patriotiques. Il me faisait chanter parce qu'il disait avoir décelé une justesse dans l'exécution du chant. Mes camarades ont ainsi constitué mon premier public. Je tiens ici à lui exprimer ma reconnaissance. Précisez-nous justement le village de Kabylie où vous êtes né Mon village se situe près de Bouira. Il s'appelle El Kseur et se rattache à la commune de Haizer. Il ne faut pas confondre avec la ville d'El Kseur qui, elle, dépend de la wilaya de Bedjaia. Parlez-nous de votre parcours professionnel. Vous écrivez les paroles de vos chansons et vous en composez la musique. Quelles sont vos sources d'inspiration ? J'ai commencé ma carrière d'artiste au début des années quatre-vingt dix. J'écris les textes et je compose la musique de mes chansons. Je puise l'inspiration de mes œuvres dans le volet sentimental et dans le domaine social. J'élargis mon inspiration à la chanson engagée et aussi au chant religieux. Précisez votre pensée concernant l'inspiration d'ordre sentimental et social... Les textes de mes chansons d'amour sont de la poésie que je déclame dan la langue amazighe pour exprimer les sentiments. Quant au social, je m'oriente vers des sujets tabou pour lesquels il faut prendre le courage de révéler et de dénoncer. Et la chanson engagée ? Pour la chanson engagée, je suis un artiste, un chanteur et pas un politicien. Et le chant religieux ? Le chant religieux que j'ai écrit et dont j'ai composé la musique constitue un des titres de mon troisième album. C'est une glorification de la puissance divine. Il est parsemé de versets coraniques et démontre la petitesse de l'être humain. J'ai toujours été pétri dans la foi musulmane. Cependant, aujourd'hui, je suis un pratiquant assidu à la suite d'un miracle. Une erreur médicale a fait que je suis devenu diabétique avec les complications que cette maladie occasionne. J'en suis guéri par la seule volonté et la puissance du Seigneur. Mon chant religieux vient d'être enregistré à la chaîne quatre de la télévision, accompagné d'un orchestre dirigé par Hamaï Mabouk et est programmé dans les émissions de cette chaîne nationale amazighe. Comment sont vos passages sur scène et où en êtes-vous avec l'enregistrement de vos albums ? Sur scène et en tournée en Algérie, j'ai toujours eu un bon public. Je possède le respect pour l'art que je pratique et le respect pour ceux qui m'écoutent. Je me donne à fond et le meilleur de moi-même pour ces deux volets de mon activité artistique qui sont complémentaires. Le dernier en date de mon passage sur scène a eu lieu au mois de juillet dernier, en hommage à Kamel Hamadi dans son village natal à Ath Daoud. Ce gala hommage s'est déroulé en présence de Lounis Aït Menguellet et Farid Ferragui. J'ai en perspective, une tournée en France. Quant à mes albums, je suis en train d'enregistrer le quatrième. J'écris et je compose aussi des chansons pour d'autres chanteurs. Je citerai deux d'entre eux, Toufik Nath El Hadj et Mohand Belaïdi. Dans le milieu artistique on vous désigne comme le plus arabe des chanteurs amazighs. Comment justifiez-vous ce titre ? Je chante Farid El Attrache. Cet artiste est le symbole du genre de la chanson arabe et, quand on maîtrise son style, les caractéristiques et les fines nuances de la chanson arabe n'ont plus de secrets. Bien que je chante amazighe et que j'empreigne mes chansons du cachet rythmique et mélodique des monts du Djurdjura, j'introduis dans mes créations ces particularités spécifiques de la chanson arabe. Je les accompagne d'un instrument typique de la musique arabe qui est le luth J'endosse ainsi l'habit d'un chanteur qui répond aux goûts d'un public diversifié.