La deuxième édition de la manifestation «Alger jazz meeting», (2 au 4 décembre 2009) s'est clôturée en apothéose, vendredi dernier tard dans la soirée à la salle Ibn Zeydoun de l'office de Riad el Feth (OREF), à l'initiative de l'OREF et du ministère de la Culture. Le tomber de rideau de ce rendez-vous artistique a été rehaussé par la présence sur scène de deux formations exceptionnelles : Pascal Shaer trio et Ragga trio. Ces deux groupes ont animé cette dernière soirée devant une salle archicomble. Un public nombreux a, d'ailleurs, vibré pour ces morceaux instrumentaux savamment exécutés sur le trombone et un cor d'Alpes qui savent si bien parler de sentiments, de paix, et de toutes les préoccupations de la société tels «Sirène debateau»,«Becorbop», «Techno cor»... En première partie du spectacle, Pascal ainsi que ses deux musiciens ont usé de tout leur punch, comblant l'assistance d'un régal avec un programme aussi riche que varié. Selon le responsable de l'animation et des activités culturelles au niveau de l'OREF, Rachid Briki, «c'est une réussite totale pour nous du moment que cet événement a drainé une affluence permanente du public d'une part. D'autre part, cette initiative a offert des débouchés aux jeunes artistes et a fait découvrir cet art séculaire et ses prolongements à un public populaire. Cette seconde édition a ainsi tenu ses promesses pour avoir fidélisé un public et rassemblé un grand nombre d'artistes de la musique jazz dont Fayçal Salhi Quintet, Sinoudj, Madar, Mario Canonge Trio, Pascal Schaer Trio et Ragga Trio». Il a également ajouté qu'aucune défaillance n'a été enregistrée. «Tout s'est bien passé», rassure-t-il en souhaitant que ce rendez-vous se perpétue. Accueilli avec enthousiasme, Ragga trio clôturant cette dernière soirée, a ravi l'assistance en reprenant avec talent et maîtrise plusieurs morceaux de leur répertoire. L'afro jazz. Un genre particulièrement prisé à Alger. Ovationnés, Andreas & Co ne pouvaient que répondre aux attentes de ce public apparemment insatiable. Ces musiciens (sur différentes machines) nous invitent à voyager dans un univers à la fois feutré et plein de vie. Avec des titres chantés dans plusieurs langues, des thèmes sur l'amour, l'identité, la liberté. Ce groupe nous plonge d'emblée dans la spiritualité du jazz. L'artiste et son instrument mènent le dialogue avec ses musiciens pour nous ouvrir les portes d'un univers riche et intimiste. Le jazz, c'est bien connu, est perméable aux multiples métissages. Ragga Trio se propose de nous le faire apprécier, joué avec des instruments traditionnels africains. Le résultat est tout simplement enivrant. Inutile d'être un grand connaisseur de jazz pour apprécier ces airs. Le mélange de la djelni ngoni et du ngoni basse (un instrument assez analogue du Gumbri avec cinq cordes produisant des sons très aigus), de la guitare, du Djembé, de l'harmonica et du chant donne des sonorités magnifiques. La voix d'Andra Kouyaté, à la manière des plus grands chanteurs traditionnels d'Afrique est très chaleureuse. Attraction de la soirée, Fayçal Salhi accompagné de son oud a majestueusement apporté sa touche artistique. C'est un délice tout simplement. Il n'y a rien d'autre à ajouter.