Une « centaine de militaires » présentés comme des proches de Toumba ont été « arrêtés et emprisonnés » ces derniers jours. Le Conseil national pour la démocratie et le développement enverra demain ses représentants à Ouagadougou (Burkina Faso) pour reprendre les négociations avec les Forces vives (opposition, syndicats et société civile) sous les auspices des ambassadeurs du groupe de contact international que préside le Burkinabé Blaise Compaoré et ne soupçonne aucune puissance étrangère d'être derrière la tentative d'assassinat de son chef, Moussa Dadis Camara, blessé dans une tentative d'assassinat le 3 décembre perpétrée par son aide de camp, Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba. « Sur le processus des négociations de l'accord global inter guinéen à Ouagadougou, le Conseil national pour la démocratie et le développement et le gouvernement réaffirment leur engagement à poursuivre ces négociations pour une sortie de crise rapide, consensuelle et durable », déclare Alexandre Cécé Loua, le ministre des Affaires étrangères, ajoutant : « Le CNDD et le gouvernement ne soupçonnent, encore moins ne pointent un quelconque doigt accusateur sur aucune puissance étrangère, du fait de cette tentative d'assassinat dont l'auteur est connu de tous, même s'il court encore ». Ces propos sonnent comme des « démentis » ceux tenus mardi par deux officiels. Le colonel Moussa Keïta, le secrétaire permanent du CNDD, avait annoncé à la télévision que la junte « suspendait » sa participation aux négociations, « jusqu'au retour » au pouvoir de son chef, Moussa Dadis Camara et le ministre chargé de la Communication à la présidence, Idrissa Chérif qui avait accusé publiquement le chef de la diplomatie française et des « services français » d'avoir voulu « préparer un coup d'Etat » en Guinée ! Ce virement sans explication aurait-il été provoqué par l'état de santé du capitaine ? « Il n'est pas en état de revenir prochainement aux affaires », selon Alain Joyandet, le secrétaire d'Etat français à la coopération. Washington ignore si Camara qui est opéré d'un « traumatisme crânien », retournera au pouvoir. Le général Sékouba Konaté, qui dirige la Guinée « par intérim » a fait mercredi le tour des garnisons de Conakry. Il a appelé l'armée à « rester soudée ». Officiellement, une « centaine de militaires » présentés comme des proches de Toumba ont été « arrêtés et emprisonnés » ces derniers jours.