Le rôle du tourisme dans la lutte contre la pauvreté et le sous-développement dans les pays arabes et musulmans, tel est le thème du 8e colloque international sur le tourisme qui s'est ouvert, hier, à Tamanrasset. Pas moins de 21 communications seront données par des chercheurs nationaux et étrangers. Elles porteront sur les «causes entravant l'évolution du secteur touristique en Algérie et les conditions nécessaires à sa promotion». Le choix de la capitale de l'Ahaggar pour tenir ces assises n'est sans doute par fortuit. L'Algérie, qui ambitionne de redevenir une destination touristique, compte beaucoup sur les attraits de cette vaste région pour attirer les visiteurs. Ils sont de plus en plus nombreux d'ailleurs à succomber aux charmes du grand sud qui est loin d'être la seule contrée qui renferme des curiosités naturelles et un patrimoine culturel. L'Algérie a ce privilège d'être à la fois saharienne, steppique et montagneuse. La diversité de ses paysages et de son patrimoine culturel la prédispose à être un choix de rêve. La concurrence est certes rude notamment avec nos voisins dont toute l'économie est depuis longtemps basée sur ce secteur. Pour autant, les facilités accordées à l'investissement national et étranger, l'augmentation des capacités d'accueil sont des pas dans la voie de la réhabilitation du tourisme. La compagnie Air Algérie a, de son côté, prévu des vols charters à des prix compétitifs pour séduire la clientèle. Longtemps boudé pour des raisons liées au manque de promotion et à l'insécurité, le grand sud renoue avec les flots ininterrompus de touristes en quête de détente et de dépaysement. Selon le président de l'association nationale des économistes algériens, M. Belkacem Hacène Bahloul, 1,8 million de touristes ont visité l'Algérie en 2008 dont 70% sont des Algériens établis à l'étranger. Cette rencontre, co-organisée par l'association nationale des économistes algériens et la Banque islamique pour le développement (BID) examinera les expériences de plusieurs pays tels la Tunisie et le Soudan en matière de promotion du secteur du tourisme. Tous les pays comptent désormais sur le tourisme pour attirer les investissements et améliorer l'image de marque du pays. Ce n'est pas pour rien qu'on parle désormais « d'industrie ». Dans certains pays, c'est le tourisme qui booste d'autres activités comme l'artisanat, le transport, la restauration... Une dynamique qui permet de créer des milliers de poste de travail et d'assurer des revenus stable aux citoyens. Le rôle de l'investissement arabo-musulman et étranger, la contribution de la communauté algérienne au développement du tourisme et les moyens de promouvoir le tourisme en Algérie figurent au menu de cette rencontre de deux jours. Ce colloque scientifique dont la tenue coïncide avec la saison du tourisme saharien se propose surtout de faire un «état des lieux» du secteur du tourisme en Algérie et d'engager une réflexion sur les possibilités de créer une «industrie touristique nationale prometteuse», selon les organisateurs. Ce n'est pas la première rencontre sur le sujet. Elle indique aussi que l'intérêt est réel et soutenu pour faire revivre le tourisme qui avait connu ses années de gloire.