Photo : Lylia M. Les entrepreneurs algériens, devant la « carence » des structures de financement, veulent lancer un crédit mutuel plus souple et plus avantageux et aussi un Observatoire pour suivre les mesures d'accompagnement décidées par les pouvoirs publics. C'est ce que nous a déclaré le président de l'AGE (Association des entrepreneurs algériens). M. Kheloufi déplore les entraves qui se dressent face à la mise à niveau des entreprises algériennes de réalisation dont la question des « difficultés d'obtention des crédits ». A cet effet, l'AGE s'étonne que nos banques disposent de 50 milliards de dollars de liquidités alors que « nos entreprises se trouvent en difficulté pour les projets d'intérêt général », selon un état des lieux dressé par l'organisation sur les goulots d'étranglement de l'entreprise algérienne. Un appel pressant avait de ce fait été lancé pour que la « législation sur le BTPH soit revue et corrigée » plus particulièrement sur le dossier des créances impayées. La réaction des entrepreneurs algériens tendant à créer une institution de crédit n'est pas étrangère à l'idée que se font les patrons privés sur la frilosité de banques, publiques notamment, à les accompagner. Des études d'organisations internationales relèvent cet écueil qui fait que notre pays « cumule le plus mauvais score » par rapport à d'autres pays en matière de financement des entreprises. Cette étude a touché plusieurs pays du bassin méditerranéen. En effet, l'étude réalisée par le réseau européen Anima Network Investments classe l'Algérie loin derrière avec une note de 2,5 seulement, alors que nos voisins, le Maroc et la Tunisie, obtiennent 4,3 et 3,8. L'Algérie s'apprête toutefois à combler son retard en matière de structures de financement en optant pour la diversification du crédit, par le développement du capital risk, en projet au niveau des banques et la création de banques spécialisées dans le leasing . De plus, après la création, en 2009, du Fonds national d'investissement, la loi de finances pour 2010 a aussi prévu la création de Fonds similaires dans les 48 wilayas du pays. Ces décisions sont de nature à combler lesdites carences en relevant l'indice de contribution des banques algériennes dans le financement de l'investissement qui « ne dépasse pas les 20% ». La tendance n'est cependant pas l'apanage de l'Algérie où les PME ne sont pas capables de donner des garanties. D'autres pays tel l'Egypte ont des niveaux encore plus bas (10%). Mais c'est le niveau des liquidités en Algérie, qui trouve difficilement placement, qui aurait dû inciter à une plus grande implication dans le financement de l'économie des entreprises en Algérie et plus particulièrement pour les petites et moyennes entreprises (PME).