Une station de métro à Gennevilliers, près de Paris, sera baptisée “symboliquement” aujourd'hui au nom de “17 Octobre 1961”, à l'initiative d'un collectif de quarante associations françaises qui veulent créer ainsi “un lieu de mémoire” pour les Algériens, victimes de la répression sanglante de cette nuit du 17 octobre 1961 à Paris. Cette date du 17 octobre 1961 marque la répression policière sanglante qui avait fait plusieurs centaines de victimes parmi les Algériens sortis manifester, ce jour-là, pacifiquement pour l'indépendance de leur pays et contre le couvre-feu discriminatoire imposé par le préfet de police d'alors, Maurice Papon. “Cette inauguration mettra en lumière l'impact de la fracture coloniale sur la société française d'aujourd'hui au moment où les références au colonialisme polluent les discours électoraux des responsables politiques”, soulignent les initiateurs de cette opération. Celle-ci s'inscrit dans le cadre d'une “semaine anticoloniale” prévue du 17 au 25 février, avec au programme diverses activités visant à “faire le lien entre les mémoires des luttes pour la décolonisation d'hier et l'impact de la colonisation dans la société française d'aujourd'hui”. “Prix du colonialiste de l'année” en France, une “nuit du film anticolonial”, rencontres-débats, sont entre autres évènements programmés par les initiateurs de cette semaine, dont les associations d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique (Affaspa), le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), le Centre de recherche et d'information pour le développement et l'association Frantz-Fanon.