Photo : Lylia M. La secrétaire générale du Parti des travailleurs accueille positivement la décision du chef de l'Etat de combattre, sur tous les fronts, le phénomène de la corruption, mais elle estime néanmoins que la mise en place d'un observatoire national à cet effet est «insuffisant». Dans le cadre d'une conférence de presse qu'elle a animée, hier, en son siège fraîchement restauré, la première responsable du PT déclare que la loi sur la lutte contre la corruption ne peut pas régler à elle seule cette situation déplorable, qui n'est autre que la résultante «du redressement structurel et du système du parti unique». D'après elle, il faut laisser la justice faire son travail, et pourquoi pas renforcer le rôle de l'IGF. Tout en insistant sur le fait de protéger les personnes «intègres», Hanoune s'élève, par ailleurs, contre la tendance «alarmiste» exploitant cette décision présidentielle pour dire que ce mal gangrène toute notre économie. «Au contraire, l'ouverture de ce dossier peut rétablir la confiance de la nation, mais à condition d'éliminer toutes les zones d'ombre», indique-t-elle, avant d'enchaîner : «Il y a ceux qui veulent nager dans des eaux troubles en ouvrant des fronts inutilement. Pourquoi cherche-t-on à discréditer Sonelgaz ? S'agit-il d'un règlement de comptes ?». Sur un autre registre, la conférencière considère que les syndicats sont le «socle» de la démocratie. Alors pourquoi ne pas reconnaître les revendications des médecins grévistes depuis plus de deux mois maintenant, affichant, selon elle, «des réclamations tout à fait légitimes». Hanoune dénonce à cet effet la politique des deux poids deux mesures, allusion aux grèves menées par les travailleurs de l'Education et qui ont eu gain de cause, en s'adressant au Premier ministre pour leur ouvrir la porte du dialogue. «Il s'agit quand même d'une élite sociale qui n'a pas laissé tomber le secteur public», souligne-t-elle. Sur plan économique, l'oratrice réitère son soutien à la démarche présidentielle traduite dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2009, en estimant «que cette tendance a besoin de plus d'audace pour qu'elle soit plus complète». Pour ce qui est de la politique de privatisation, Hanoune croit savoir que le gouvernement a exprimé une certaine réticence à ce sujet. Si cela est vrai, il faudrait, selon elle, l'annoncer dans les plus brefs délais, sachant que «les convoitises sont de plus en plus nombreuses». Elle évoquera sur sa lancée le code du travail en phase de préparation, en montrant une certaine appréhension, si toutefois le texte opte pour «une flexibilité dans le travail». L'article 87 bis doit être gelé, et le code des conflits de la Caisse de la sécurité sociale doit être révisé, de façon, dira Hanoune, à garantir une meilleure protection aux travailleurs, notamment ceux activant au sein des entreprises étrangères. Elle citera à cet effet l'exemple de Meriem Mehdi. Il faut aller, d'après elle, vers l'application de l'échelle mobile des primes et des salaires. Au plan organique, Hanoune annonce la réunion début mars de la commission centrale du parti qui sera dédiée à l'évaluation des commissions régionales du parti. Notons que la commission des élus se réunira samedi prochain. Parmi les points inscrits à l'ordre du jour, l'évaluation du contrat politique conclut avec le RND lors des sénatoriales. Nous sommes fiers de cet accord ayant démontré à plus d'un titre que nos élus ont été à la hauteur», déclare-t-elle.