Photo: Mahdi I. Le Président n'en est pas à sa première déclaration sur la nécessité de mener une lutte sans merci contre la corruption. Pour n'évoquer que la toute dernière intervention sur le sujet, le ton était très ferme lors de l'ouverture de l'année judiciaire. Il ne s'agit pas de simples déclarations d'intention généreuses non suivies d'effets. La mise sur pied d'un observatoire national de lutte contre la corruption en tant qu'outil pratique chargé de coordonner les efforts inscrit l'action dans la durée. Il a toujours mis en garde contre les appétits voraces aiguisés par la manne financière de ces dernières années. L'Etat demeure fermement déterminé à protéger l'économie nationale des malversations, d'agents indélicats à tous les niveaux de la responsabilité. Ce qui s'apparente à un serment et à un engagement ferme prend toute sa signification alors que sur instructions du chef de l'Etat, de nombreuses affaires de corruption sont traitées ces dernières semaines dans la sérénité que requiert le fonctionnement de la justice. La justice n'épargnera apparemment personne puisque des sociétés aussi emblématiques que la Sonatrach sont au cœur d'enquêtes. La dilapidation de l'argent public ne sera plus tolérée. Les pouvoirs publics ont promulgué de lois dissuasives, notamment la loi du 20 février 2006 ou le nouveau code pénal. Cet effort est complété par la mise en place de mécanismes de prévention contre les pratiques parasitaires et la fraude. Ces dernières années, notre pays s'est résolument aligné sur la ligne des pays qui ont décidé de traquer sans répit la délinquance financière. Le terrorisme est souvent alimenté par les réseaux de blanchiment d'argent. La lutte contre la corruption est au cœur de l'action de l'Etat et de la consolidation de son autorité légale. Elle commence par le renforcement du rôle des instances de contrôle à tous les niveaux et dans tous les domaines. L'Etat a consacré d'importants moyens tant matériels qu'humains pour renforcer le rôle des instances de contrôle et moderniser leurs moyens d'intervention. Les magistrats aux premières lignes de ce combat ont été mis à l'abri des tentations. Ils furent les premiers à bénéficier de substantielles augmentations de salaires et de formation adéquate, notamment dans les affaires financières. Bouteflika dans son message à l'adresse des travailleurs a rappelé la nécessaire implication de cette frange dans la lutte contre la corruption. Son efficacité et son efficience sont à ce prix. La corruption, en plus de saper les efforts de redressement économique entrepris sur tous fronts, agit comme un cancer social dont le plus grave des effets est de discréditer la notion de travail.