Jean-Marie Le Pen revient sur le devant de la scène, récupère la popularité que le Président Sarkozy lui a ravie en 2007 et se replace pour une candidature à la présidentielle de 2012. Son Front national (FN) a créé la surprise au premier tour des régionales en France. Contrairement aux sondages qui ne lui attribuaient qu'entre 8,5% et 9,5% des intentions de vote, il a récolté 11,55 % des voix au niveau national et 20.9 % en Provence-Alpes-Côte d'Azur où la liste a été conduite par Le Pen. Dans 12 des 22 régions de la métropole, l'extrême droite dépasse les 10% nécessaires pour se maintenir au second tour (le 21 mars) et provoquer des triangulaires «partout où le Front national est présenté», selon Marine Le Pen, vice-présidente du FN. «Nous ne nous vendrons à personne, nous sommes là pour nous opposer au pacte UMP-PS», a-t-elle ajouté. Ce «presque » 12% est certes inférieur à celui de 2004 (14,7%) mais il est nettement supérieur à celui des élections européennes, où le FN s'est vu attribuer les dernières marches du podium avec 6,34% de voix. Réconforté par les «urnes», Le Pen affirme à qui veut l'entendre, notamment à l'endroit de Nicolas Sarkozy qui avait annoncé que le FN était «vaincu, mort et enterré» que son parti est «toujours une force nationale». Martine le Pen, la fille et vice-présidente du parti estime que le débat sur l'identité nationale, l'interdiction du voile intégral et les dérapages racistes de certains politiciens ont contribué à remettre «clairement le Front national dans le jeu». Le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, Eric Besson écarte tout rapport entre la politique de son gouvernement et ce retour mais… Le Pen est convaincu que son parti «a bénéficié» du débat sur l'identité nationale.