Alger, capitale politique, administrative et économique du pays ne se soustrait pas, à l'instar de tous les grands pôles urbains de par le monde, aux problèmes propres à la densité démographique et automobile. S'il y a, dans ce cas, quelque problème à soulever, c'est bien celui du stationnement automobile qui détient la palme d'or en matière de complexité. L'indisponibilité évidente des terrains d'assiette au centre-ville empêche la prolifération des parkings à étages dont le nombre est de très loin insuffisant pour abriter ne serait-ce que 10% du parc nocturne, alors que les trottoirs sont squattés par les quatre-roues devant des piétons réduits à leur coprs défendant à zigzaguer au gré des passages et des obstacles, jusqu'à fonder la boutade qui consiste à dire que les piétons algérois devraient se doter de cartes grises. Pourtant, cette crise n'est pas une fatalité et, outre la coercition qui consiste à mettre des sabots sur les véhicules qui transgressent les interdictions de stationnement et dont la vocation n'est pas de régler la crise en question, les parcmètres seraient la solution appropriée et économiquement judicieuse, car non seulement elle permettrait de créer une activité qui sortirait alors de l'informel et du racket, mais contribuerait également à créer des milliers d'emplois permanents pour ces jeunes qui bravent chaque jour le courroux des automobilistes en sollicitant leur argent pour une fonction qui n'est ni reconnue ni tout à fait efficace. Le parcmètre, devenu un mythe en Occident, que les horodateurs ont remplacé, oblige les automobilistes à débourser, chaque heure, un nouveau montant de stationnement. Il suscite par cela un effet propice à une grande rotation des véhicules, d'autant qu'il enclint tous les commerçants et autres fonctionnaires qui séjournent au centre-ville toute la journée, soit à utiliser un autre mode de transport pour venir au travail, soit à se faire déposer, au lieu de squatter des places précieuses de stationnement, sans utilité, toute la journée. Les contrevenants aux contraintes que suppose le parcmètre seraient alors dans l'obligation de payer une amende forfaitaire que des agents, par centaines, seraient chargés de recueillir sur site. Bien entendu, la culture ambiante, ne permet pas une mise en concession au privé d'une telle activité. Seuls les pouvoirs publics ont l'autorité nécessaire pour imposer, à Alger, via le parcmètre, une nouvelle culture du stationnement. Ce qui aura pour effet, entre autres, d'anéantir des comportements aberrants tels que la réservation des places, par des indélicats qui sont légion, avec des caisses... de notre «gazouze» national.