Parti en France à l'âge d'à peine 18 ans, dans le but de faire carrière dans la boxe, qu'il a découverte deux ans plutôt à la Casbah d'Alger, son quartier natal, Mohamed Miloud Larouci (né le 14 juin 1934) est vite confronté à un réel dilemme. Orienté par un compatriote algérien installé à Lyon, il rejoint le grand Olympique Lyonnais. Après seulement quelques essais et quelques minutes passées sur le terrain, notre jeune «Ya Ouled» réussit à étaler un insolent registre technique. Impressionnés, les responsables du célèbre club français le recrutent sur le champ, et lui confient le poste tant convié de meneur de jeu des juniors. Joueur complet, il enchaîne les prestations de très bon niveau, au point de pousser les dirigeants de lui faire jouer deux matchs, par jour, l'un avec les juniors, l'autre avec l'équipe fanion. Alors qu'il réussit à se faire une place au soleil, il ne laisse pas pour autant la boxe, qu'il continue de pratiquer au sein de la section du même club. A seulement 18 ans, Mohamed Miloud Larouci a une débauche d'énergie sans limite pour les deux disciplines sportives. Malgré l'exil et la jeunesse, son envie est très forte. Il ne peut hélas faire du chemin aussi bien pour le football (et malgré toute l'attention des responsables qui le couvent d'un soin particulier) que pour la boxe dont il a gardé une certaine nostalgie. Harcelé par ses parents qui ont mal supporté la séparation et lui ordonnent de retourner à Alger. Vouant un amour sans borne et un grand respect pour ses valeureux parents, le jeune Mohamed Miloud se plie à leurs exigences. Une fois à Alger, il remonte sur les rings et décide de militer pour la cause nationale. A 23 ans, il est arrêté et incarcéré par l'ennemi colonial. Libéré suite à ses blessures par balles au sein même de l'établissement pénitentiaire, il reprend les entraînements de boxe et continue d'activer au sein du FLN. Il mettra fin à sa carrière sportive au lendemain de l'indépendance.