L'écrivain portugais, José Saramago, prix Nobel de littérature 1998, a qualifié Silvio Berlusconi de «délinquant» et de «virus» dans une violente diatribe publiée, hier dimanche, par le journal espagnol El Pais. «J'ai appelé cette chose délinquant et je ne le regrette pas», écrit Saramago dans cet article d'El Pais, qui avait publié vendredi des photos embarrassantes de femmes aux seins nus et d'un homme entièrement dévêtu prises lors de fêtes dans la villa de M. Berlusconi en Sardaigne. M. Saramago avait déjà qualifié le chef du gouvernement italien de «délinquant» dans son dernier livre. «Depuis plusieurs années, la chose Berlusconi commet des délits de gravité variable mais toujours démontrée. Qui plus est, il n'enfreint pas les lois, mais bien pire, il en fait fabriquer pour protéger ses intérêts publics et privés, d'homme politique, d'entrepreneur, d'accompagnateur de mineures», selon M. Saramago. «Cette chose, cette maladie, ce virus menace d'être la cause du décès moral du pays de Verdi, si un vomi profond ne parvient pas à l'arracher de la conscience des Italiens avant qu'il ne finisse par ronger les veines et détruire le cœur de l'une des cultures les plus riches du monde», a-t-il poursuivi. M. Berlusconi «est une chose dangereusement semblable à un être humain, une chose qui organise des fêtes, des orgies, et qui dirige un pays appelé Italie», a ajouté M. Saramago.