Surprise n Le simple réajustement attendu, à la suite du départ de deux ministres au Parlement européen, a été finalement un remaniement gouvernemental en profondeur opéré par le Président français. Le Président français Nicolas Sarkozy a procédé, hier, mardi, à un remaniement de son gouvernement, synonyme d'un nouvel élan dans son action et marqué par des changements à l'Intérieur et à la Justice, et par la nomination surprise du neveu de l'ex-Président socialiste François Mitterrand. Un fidèle de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, accède au ministère de l'Intérieur, dans un jeu de chaises musicales entre ténors de la majorité de droite. Michèle Alliot-Marie se voit confier le ministère de la Justice, où elle remplace Rachida Dati, élue au Parlement européen et qui a incarné longtemps la volonté de promotion des minorités de Nicolas Sarkozy. Ce remaniement intervient après le succès du parti au pouvoir, l'UMP (droite), aux élections européennes et au lendemain d'un grand discours-programme prononcé par Nicolas Sarkozy devant le Parlement réuni à Versailles. Il est censé marquer le début du deuxième acte du mandat de Nicolas Sarkozy, élu pour cinq ans en mai 2007. «Au total, huit ministres ont quitté le gouvernement et huit sont nommés», a déclaré le secrétaire général de la présidence, Claude Guéant, qui a lu la composition du gouvernement sur le parvis du palais de l'Elysée. Les titulaires des deux ministères clés en période de crise, la ministre de l'Economie Christine Lagarde et celui des Affaires étrangères Bernard Kouchner, restent en place. Autre symbole de la diversité, Rama Yade, d'origine sénégalaise et benjamine à 32 ans du gouvernement, quitte le secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme, très en vue, pour le portefeuille des Sports. Une autre femme, d'origine maghrébine, Nora Berra, fait son entrée au gouvernement. Ce médecin, eurodéputée de l'UMP, a été nommée secrétaire d'Etat «chargée des aînés». Aux Affaires étrangères, un autre changement a été annoncé : Bruno Le Maire quitte le secrétariat d'Etat aux Affaires européennes pour l'Agriculture. Ses attributions reviennent à l'actuel représentant français pour l'Afghanistan et le Pakistan, Pierre Lellouche. Le Président français a franchi une autre nouvelle étape dans sa politique «d'ouverture» en nommant Frédéric Mitterrand, neveu de l'ancien chef de l'Etat socialiste (François Mitterrand), dans le gouvernement. Sa désignation comme ministre de la Culture a créé la surprise. A la question : «Un Mitterrand, ministre du gouvernement Sarkozy, c'est assez étonnant ?», il a répondu : «Sarkozy a bien été ministre du temps de Mitterrand.»