Condamnation n L'Organisation accuse Israël de crimes de guerre. Le rapport, intitulé «Opération plomb durci : 22 jours de morts et de destruction à Gaza», est un véritable acte d'accusation contre Israël et son armée, confirmant le bilan fourni par les services de santé palestiniens qui a fait état de 1 400 Palestiniens tués et quelque 5 000 blessés et le fait que de larges secteurs de la bande de Gaza ont été détruits. L'organisation de défense des droits de l'homme, qui a son siège à Londres, demande à la communauté internationale de soutenir sans réserve la mission du Conseil des droits de l'Homme de l'Organisation des nations unies chargée d'enquêter sur les opérations militaires israéliennes, mission qu'Israël boycotte. Dans ce rapport de 117 pages, qui constitue la première étude approfondie sur cette guerre, elle renouvelle son appel à un embargo «total et immédiat» sur les armes à destination aussi bien d'Israël que des islamistes du Hamas qui contrôlent Gaza et des autres groupes armés palestiniens. Amnesty International demande aux différents Etats de par le monde d'engager des poursuites judiciaires pour «crimes de guerre» et «d'arrêter leurs auteurs suspectés». L'organisation accuse l'armée israélienne de n'avoir pas «distingué entre cibles civiles et militaires» alors qu'elle ne pouvait ignorer la présence de civils dans les secteurs visés, avec pour résultat la «mort de centaines de civils désarmés dont 300 enfants, 115 femmes et 85 hommes âgés de plus de 50 ans». Amnesty Internatinal accuse en outre l'armée israélienne de s'être servie de civils, y compris d'enfants, comme «boucliers humains» en les forçant à rester à proximité de positions qu'elle occupait ou même de les avoir obligés à examiner des objets suspects risquant d'être piégés. Elle accuse aussi le mouvement Hamas et les groupes armés palestiniens d'avoir tiré des centaines de roquettes contre le territoire israélien, qui ont fait trois morts civils, alors que six militaires étaient tués lors de l'opération, et provoqué un exode de centaines de milliers d'habitants du sud d'Israël. Rappelons que le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) a dénoncé, il y a quelques jours, dans un rapport similaire, les restrictions israéliennes imposées aux quelque 1,5 million d'habitants palestiniens de la Bande de Gaza. Le rapport a identifié les sévères restrictions imposées aux déplacements des personnes et des biens vers et hors de Gaza au cours des deux dernières années. Le blocus empêche de plus, selon le Cicr, la reconstruction du territoire dévasté par l'agression militaire israélienne. En outre, il a fait savoir que beaucoup de malades ne reçoivent pas les traitements dont ils ont besoin faute de matériel dans les hôpitaux, déplore le Cicr.