Résumé de la 124e partie n Les avocats de la défense de Marie ridiculisent le docteur Béroud qui a analysé les restes de Léon, concluant à son empoisonnement. Le docteur Béroud n'est pas au bout de ses peines. Un autre témoin, produit par la défense, le docteur Georges Schuster, membre de l'Académie, enfonce davantage le clou. «Votre méthode est erronée puisque vous analysez pêle-mêle toutes les matières : le cerveau, le foie, les ongles, les cheveux… Or chaque matière doit être analysée séparément ! De plus, vos rapports, que j'ai pu consulter, ont été rédigés à la hâte !» Toutes ces raisons poussent la défense à réclamer une contre-expertise. L'avocat général accepte que cette contre-expertise soit menée parallèlement à l'audition des témoins. Mais les avocats de la défense finissent par obtenir un renvoi du procès. Le tribunal désigne quatre savants, les professeurs Piédelièvre, Kohn-Abrest, Fabre et Griffon qui doivent employer les deux méthodes en vigueur : celle de Marsch et celle de Cribier, pour déterminer les substances toxiques dans les organes. Les trois experts sont tenus de remettre leur rapport dans un délai de deux mois. Marie Besnard, qui, jusqu'à présent, est restée au second plan, retourne en prison, à Poitiers. Le juge Roger, qui veut toujours obtenir des aveux de Marie, met deux «moutons» dans sa cellule. Il s'agit de deux détenues, Simone et Gisèle, qui mettent en contact Marie avec une ancienne détenue, Marilou. — Elle est capable de te faire évader ! Marie, qui est naïve, les croit. — En prison, tu risques d'être reconnue coupable ! — On n'hésitera pas à te condamner à la guillotine ! Marie s'effraie. — Nous allons écrire une lettre à Marilou, tu lui demanderas son aide, elle te l'accordera, nous en sommes certaines ! Marie, qui ne veut pas rester en prison, écrit la lettre à Marilou. Elle est aussitôt interceptée et remise à l'administration. Plus tard, un de ces billets sera soumis au tribunal. On lit : — Je suis, suis (sic) coupable !» Non, ce n'est certainement pas l'émotion qui a poussé Marie à écrire deux fois le verbe «suis» mais une falsification : elle a dû écrire : «Je ne suis pas coupable», les mots «ne suis pas» ont été effacés par grattage et on a ajouté «suis» une deuxième fois. Consultés, les experts en graphologie décèleront le faux. D'ailleurs, Marie, interrogée par ses avocats, contestera le contenu de la lettre. — J'ai écrit : «Je ne suis pas coupable !» Dans ses autres lettres, elle n'avouera jamais être coupable. Les avocats, eux, vont crier au scandale. «Ce sont là des moyens indignes de la justice !» L'histoire de la lettre sera vite oubliée. Y a-t-il, comme le pense Marie un complot contre elle ? Qui peut lui vouloir du mal au point de chercher à la faire condamner. Il est vrai qu'à Loudun où elle s'est installée, elle ne compte pas que des amis. (à suivre...)