Un Irakien sur cinq affirme avoir payé un pot-de-vin dans des bureaux gouvernementaux et la riche province pétrolière de Kirkouk est la plus corrompue du pays, selon une enquête réalisée par la Commission pour l'intégrité publique (CIP). Selon le premier sondage mensuel effectué par cet organisme officiellement indépendant chargé de lutter contre ce fléau, sur 4 806 administrés interrogés dans 63 bureaux officiels, 1 029 ont affirmé s'être acquittés d'un bakchich, soit 21,4%. Dans un quart des cas, c'est le fonctionnaire qui a demandé directement de l'argent, alors que pour le reste c'est le requérant qui en a proposé pour «accélérer les démarches, lever les obstacles administratifs ou contourner la loi». La province la plus touchée est Kirkouk où 55,88% des personnes interrogées dans des bureaux gouvernementaux du gouvernorat affirment avoir versé de l'argent à des employés de l'Etat. La deuxième province la plus «vénale» est celle de Diyala, au nord de Bagdad, où 41,23% des administrés ont affirmé avoir versé des dessous de table. La province la «plus honnête» est celle de Wassit, au sud de Bagdad, où seulement 3% des personnes interrogées confessent payer des bakchichs. Selon Transparency International, l'Irak est le pays le plus corrompu du monde après la Somalie.