Evasion n La saison estivale bat son plein et les vacanciers affluent toujours en masse aux différentes plages, en berbère Iyourayene ou «adeptes de la lune». C'est l'une des plus belles villes côtières de la wilaya de Tipaza, à 124 km à l'ouest d'Alger. Les plages, notamment la Crique, Sidi Braham et Sidi Brah ne désemplissent pas. Même s'ils profitent des vacances et de la beauté des plages de Gouraya, les gens ont cependant d'autres soucis en tête. Ils pensent à l'inflation, à la détérioration du pouvoir d'achat. Ils bronzent sous le soleil tout en pensant au ramadan, à la rentrée scolaire et à l'Aïd el-Fitr. «Nous nous sommes privés de beaucoup de choses pour louer un appartement durant 2 mois à Gouraya. Maintenant, je dois m'organiser pour gérer les frais de ce mois sacré qui coïncide avec la rentrée scolaire», révèle Mme Khalida de Miliana, rencontrée à la plage Sidi Braham. «Je prévois d'acheter les habits pour mes 3 enfants pour leur rentrée scolaire et l'Aïd en même temps. Je ne peux me permettre d'autres frais avec le ramadan. Durant cette saison estivale, ils ont bien mangé et bien profité de leurs vacances. Je ne peux faire plus pour eux», enchaîne son mari, un cadre universitaire. «Je pense qu'il y aura une flambée des prix comme toutes les autres années. On parle déjà de l'augmentation des prix par certains commerçants sans foi ni loi», intervient un homme venu de Aïn Defla. Il affirme ne jamais rater son journal pour, justement, «suivre ce qui se passe dans la sphère économique et avoir une idée sur les hausses des prix». «Avec l'approche du mois sacré, il se prépare à faire face aux nombreuses dépenses», commente sa femme. D'autres ne sont pas aussi prévoyants. «Je ne pense, en ce moment, qu'à la plage», affirme une jeune femme qui reconnaît cependant qu'elle a quelques appréhensions. «Ce qui me dérange, c'est ce phénomène de la flambée des prix. J'espère que l'Etat neutralisera ces profiteurs. D'ailleurs, j'ai appris que le ministère de l'Agriculture a opté pour le stock de la pomme de terre pour la déstocker en cas d'inflation. C'est quand même rassurant», dit-elle. Les plus chanceux n'appréhendent pas du tout le mois sacré. Salem est de ceux-là. Il envisage déjà de passer au moins deux semaines de vacances en Tunisie comme il a l'habitude de le faire. «Depuis le début de la saison estivale, je passe les week-ends avec mes 2 enfants universitaires et ma femme sur les plages de Tipaza, notamment à Gouraya et Damous. Le 15 août, nous irons en Tunisie. Nous comptons y passer la première semaine du ramadan. Il serait intéressant de découvrir les traditions de nos voisins durant ce mois sacré. Je ne vois aucun mal à cela. Les vacances, c'est d'abord le dépaysement», assure-t-il.