Unanimité n Les grands pays européens voient dans le gel total de la colonisation une condition sine qua non pour la relance des négociations. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se rend à Londres et Berlin au moment où il est soumis aux pressions des dirigeants occidentaux pour geler la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-est afin de permettre la reprise des négociations de paix. Le Premier ministre devait quitter Israël cet après-midi et s'entretiendra demain, mardi, à Londres avec son homologue britannique Gordon Brown, puis le lendemain avec l'émissaire américain George Mitchell, avec lequel il tente, depuis des semaines, de trouver un compromis sur un moratoire pour la construction de logements dans les colonies israéliennes. Un entretien présenté comme «décisif» mais qui s'annonce plutôt mal ; car selon les médias israéliens, «aucun arrangement avec les États-Unis n'est possible pour le moment». Ce pessimisme ambiant a été alimenté, hier, dimanche, par l'annonce d'un projet de construction de 104 logements supplémentaires, d'une synagogue, de jardins d'enfants et d'un bâtiment abritant un bain rituel destinés à des Israéliens en plein cœur du quartier palestinien de Ras el-Amoud à Jérusalem. Jeudi à Berlin, M. Netanyahu aura des discussions avec la chancelière allemande Angela Merkel. «De l'avis général, il est possible de reprendre les négociations d'ici à la fin septembre, à condition que nous nous mettions d'accord entre nous, les Américains et les Palestiniens», a déclaré, toutefois, M. Netanyahu à l'issue du Conseil des ministres. Ce dernier a précisé que sa rencontre avec M. Mitchell «ne sera pas la dernière avant le lancement du plan de paix américain pour la reprise des négociations». L'administration américaine exige un gel total de la colonisation pour favoriser une relance des négociations avec les Palestiniens. Les grands pays européens ont adopté la même position. Néanmoins, selon de hauts responsables israéliens, M. Netanyahu, qui avait refusé dans un premier temps d'entendre parler de gel, a proposé de suspendre les appels d'offres publics pour la construction de logements en Cisjordanie jusqu'à début 2010. Un geste qui a certes freiné la colonisation, mais ne l'a pas arrêtée mais tout de même salué par le Président Barack Obama qui a aussitôt appelé à la reprise du dialogue. Le Président français, Nicolas Sarkozy, a, de son côté, «souligné l'urgence d'une relance vigoureuse du processus de paix» lors d'un entretien téléphonique avec M. Netanyahu. Les Palestiniens, quant à eux, conditionnent la reprise du dialogue au gel total de la colonisation. Les pourparlers de paix ont été suspendus quand l'Etat hébreu a lancé, fin décembre, une offensive militaire de 22 jours contre le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. Enfin, durant son étape à Berlin, M. Netanyahu pourrait évoquer les efforts que l'Allemagne mène de concert avec l'Egypte pour sceller un accord en vue de la libération du soldat israélien Gilad Shalit, détenu depuis plus de trois ans par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.