Indifférence n Les parents d'élèves sont plus préoccupés par la cherté de la vie que par la menace sur l'année scolaire que peut constituer la grippe porcine. En effet, les prix exorbitants des vêtements ou encore les articles scolaires qui ne cessent de gravir, chaque année, quelques marches de l'échelle tarifaire, sont les principaux sujets qui occupent les débats. Une situation, certes, très délicate pour l'immense majorité des foyers mais qui ne devrait pas prendre le dessus sur un risque aussi important qu'est la grippe A (H1N1), dont la propagation a pris une tournure, le moins que l'on puisse dire, alarmante. Ainsi, nombreux sont les parents d'élèves, saisis au sujet de ce virus qui se limitent à dire que c'est «une maladie mortelle qui se contracte à partir des sujets en provenance de l'étranger». Toutefois, beaucoup d'entre eux se trouvent incapables de répondre aux questions liées notamment au nombre de cas enregistrés jusqu'ici, aux symptômes de la grippe A (H1N1), à ses complications et aux règles d'hygiène nécessaires pour éviter les risques de contamination. «Je ne vous cache pas mon ignorance totale des symptômes de cette maladie. Quant à la manière de se comporter pour éviter toute contamination, je ne sais vraiment pas quoi dire», reconnaît Ali, père de trois enfants scolarisés. Ainsi, seuls les parents d'élèves les mieux initiés sont capables d'avoir une idée plus ou moins claire sur cette épidémie, alors que de larges franges de la société ignorent presque totalement de quoi il s'agit. Devant une telle situation, les spécialistes prévoient une propagation 3 fois plus rapide de la grippe A (H1N1) que lorsque les parents sont sensibilisés sur la question. Car à leurs yeux, «les parents restent les garants, en premier lieu, d'une prémunition des risques liés à la transmission du virus». Du coup, ces spécialistes et autres initiés parmi les parents d'élèves n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour accuser les pouvoirs publics d'avoir peu investi dans la campagne de sensibilisation contre la grippe A (H1N1). Ainsi, «si le but du gouvernement était de tracer un programme adéquat pour tenter de prémunir la population d'une éventuelle pandémie et assurer une rentrée des classes sans contamination, la chose ne semble pas être de tout repos, car, si d'un côté on ne voudrait pas créer la panique au sein de la population, de l'autre on aurait négligé un outil très salvateur qu'est la campagne de sensibilisation permanente», déplore Ramdane, père de deux élèves. En effet, aucune mesure n'a été prise pour attirer l'attention des chefs de famille quant à la dangerosité de cette maladie, via les médias lourds.