Des hommes de lettres, des traducteurs et des proches du poète palestinien Mahmoud Darwich ont évoqué, samedi, à Alger, l'œuvre et le parcours de cet illustre homme de verbe, dont la poésie symbolisait l'amour du pays et le combat des peuples contre la colonisation, notamment celui des Palestiniens. Lors d'une rencontre organisée au Musée national d'art moderne et contemporain, les intervenants ont apporté des témoignages sur la poésie de Darwich et «sa sensibilité qui caressait en douceur mais en profondeur le cœur des lecteurs». Pour l'éditeur, le passionné et l'ami à la fois des poèmes de Darwich en France, Farouk Mardam Bey, «la première approche des textes de Darwich était essentiellement politique, elle véhiculait un message d'espoir et représentait une sorte d'appel à la résistance exprimé dans un romantisme révolutionnaire». L'œuvre de Darwich est devenue, selon M. Mardam Bey, «une référence politique et poétique obligée dans le monde arabe» et elle lui a apporté «un écho dans lequel, le politique n'étouffait pas l'innovation poétique». Il a ajouté que Mahmoud Darwich «n'a jamais voulu être un héros, mais voulait juste être un citoyen libre dans un pays libre». De son côté, le syrien Adel Karachouli, qui a traduit la poésie de Darwich et de plusieurs poètes arabes vers l'allemand, a présenté Mahmoud Darwich comme «le joueur de dés qui ne partira jamais». «Je n'ai jamais senti aussi fort la blessure des Palestiniens, ni la nostalgie du pays, comme je l'ai ressentie en lisant la poésie de Darwich», a indiqué M. Karachouli, ajoutant que ce poète «rêvait toujours de vivre dans un monde innocent, calme et beau». L'écrivain Rachid Boudjedra a, pour sa part, évoqué ses rencontres avec Mahmoud Darwich, notamment en Tunisie. Il a confié : «Le poète Darwich avait beaucoup d'humour, mais toujours sur un fond de douleur. Il était un grand créateur, il a réussi, par son œuvre, à servir la cause palestinienne.»