Confrontée à une circulation démesurée de l'image, l'Algérie se trouve plus que jamais dans l'obligation de réétudier sa vision pour le secteur de l'audiovisuel et du cinéma. Tel est le constat fait lors du premier colloque consacré aux enjeux de la numérisation. L'impact des nouvelles technologies sur le cinéma et le secteur de l'audiovisuel de façon générale ont été au centre des débats du premier colloque sur les nouvelles technologies du numérique et leur projection sur le cinéma et l'audiovisuel en Algérie, organisé sur trois jours par l'Association nationale pour la promotion des arts et de la culture (Promartcult), en partenariat avec l'association française Pôle Audiovisuel et Développement (PAD), au Centre international de presse (CIP). Sensibiliser les parties algériennes concernées par le domaine de l'audiovisuel et du cinéma sur les enjeux que représente la numérisation sur la production cinématographique. Le colloque, premier du genre, et qui intervient au moment où la pellicule vit un net recul par rapport à la numérisation, a été une occasion de faire le point sur “l'avenir” de la pellicule dans la production cinématographique nationale, qui connaît ces deux dernières années une relance timide. À cet effet, professionnels, cinéastes, techniciens et autres spécialistes du monde de l'audiovisuel s'accordent à souligner la nécessité d'être au diapason de ce qui se fait dans le monde, même si certains continuent à défendre la pellicule. L'Algérie doit relever le défi dans le domaine culturel et audiovisuel, insistera Ahmed Kada, président de Promartcult, qui a souligné le contexte général du monde de l'audiovisuel qui se caractérise par une libre circulation des images, lors de la première journée. “Nous souhaitons que le plan quinquennal prochain consacre suffisamment de moyens pour le développement de la culture nationale.” Le président de la Promartcult soulignera que l'Etat algérien doit retrouver son rôle de régulateur dans le domaine de l'audiovisuel, tout en rappelant le recul qu'a connu le cinéma algérien depuis plus d'une décennie. “Il y va de l'intérêt national. Redonner vie à la production cinématographique et réguler le marché de l'audiovisuel national face aux règles induites par l'OMC, qui favorise l'installation d'un monopole quasi-total de la production et de la diffusion cinématographiques et audiovisuelles”. Pour le représentant du PAD, M. Robichet, le numérique représente beaucoup d'avantage, notamment avec l'arrivée de la haute définition qui assure une qualité de travail d'appoint. M. Robichet insistera sur l'émergence d'un cinéma tout numérique, qui offre plusieurs avantages aussi bien au niveau de la production que dans la phase post-production. L'expérience française en matière de financement du cinéma et du secteur de l'audiovisuel a été présentée comme modèle à suivre pour l'Algérie, dans la m0,esure où le système français offre plusieurs avantages pour les cinéastes et créateurs français. Le colloque a été également une occasion de présenter les dernières trouvailles dans le domaine de la production, la post-production et notamment le montage. W. L.