La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a jonglé avec plusieurs téléphones, depuis une BMW noire garée derrière un hôtel aux airs de chalet au pied des Alpes suisses, pour éviter que l'accord historique entre l'Arménie et la Turquie ne capote, hier, à la dernière minute. «A plusieurs reprises, j'ai dû dire à toutes les parties impliquées que c'est trop important, cela doit aboutir, vous ne pouvez plus revenir sur vos pas», a raconté après coup Mme Clinton, dans l'avion la ramenant vers Londres. Hier à Zurich, une «difficulté» de dernière minute a mis en péril la signature finale d'un accord arraché après deux ans de dures négociations, normalisant les liens entre les deux pays, hantés depuis près d'un siècle par le souvenir des massacres et déportations d'Arméniens par l'armée de l'Empire ottoman, et ouvrant leur frontière commune. Peu après 17h locales (15h GMT) tout semblait prêt. Le convoi de Mme Clinton arrivait à l'université de Zurich pour la cérémonie de signature entre les chefs des diplomatie arménienne et turque. Mme Clinton a admis combien signer avait été dur pour le ministre arménien, évoquant le poids de l'histoire et l'opposition politique dans son pays. «Il avait de profondes inquiétudes et voulait s'assurer que les gens les comprenaient», a-t-elle expliqué.