Résumé de la 3e partie n Idi Amin Dada devenu subitement antisémite, on comprend alors pourquoi les terroristes ont choisi Entebbe pour garder les otages. Les hôtesses et stewards lui emboîtent le pas et les douze hommes et femmes d'équipage prennent courageusement place à côté des juifs. Une religieuse française veut les imiter. Elle demande à faire partie du même groupe et qu'un juif prenne sa place. Mais les soldats ougandais, qui interviennent pour la première fois, l'emmènent manu militari. Sous leur escorte, le groupe de ceux qui vont être libérés quitte les lieux. Il reste deux cent cinq personnes dans l'ancienne aérogare désaffectée d'Entebbe... En ce tout début de matinée du 28 juin, un nouveau personnage se présente. Il s'agit de l'ambassadeur de France en Ouganda, Pierre-Henri Renard. Il vient d'être prévenu du détournement par les autorités françaises. C'est à lui que les ravisseurs font part de leurs revendications. Ils exigent la libération de quarante Palestiniens incarcérés en Israël et de treize autres détenus en France, au Kenya, en Suisse et en Allemagne, plus le paiement d'une rançon de 5 millions de dollars. Les heures qui suivent sont à la fois confuses et dramatiques. En Israël, la nouvelle provoque une immense émotion. La doctrine du pays en matière de prise d'otages est sans équivoque : ne jamais céder aux terroristes. Mais est-ce que ce sera possible alors que tant de vies israéliennes sont en jeu ? Le gouvernement d'Yitzhak Rabin est favorable à la fermeté, mais l'opinion, pour une fois, ne suit pas : il faut négocier... La confusion et l'angoisse sont plus terribles encore sur le terrain, à Entebbe. Les otages sont parqués dans des conditions épouvantables. Matériellement, d'abord : l'aérogare désaffectée ressemble à un hangar délabré, ouvert au vent desséchant d'Afrique, sans eau, sans électricité, sans commodités. Psychologiquement, ensuite ; le comportement des terroristes fait craindre à tout instant le pire, celui des deux Allemands surtout Wilfried Bose joue avec la mitraillette que lui ont donnée les Ougandais, il vise les uns et les autres et fait mine de tirer; quant à Ingrid Spieman, elle se comporte, diront plus tard les rescapés, comme une «vraie chienne», une «vraie nazie», giflant les juifs et les insultant en allemand. Le lendemain, la tension monte encore, avec la publication d'un nouveau communiqué des ravisseurs. Un ultimatum est fixé au jeudi 1er juillet, à midi : si, à ce moment-là, les cinquante-trois terroristes prisonniers n'ont pas été libérés, ils commenceront à fusiller deux otages toutes les heures. Ceux-ci, informés de l'ultimatum, ne se font aucune illusion sur la détermination de leurs ravisseurs : ils mettront leur menace à exécution. Le 30 juin, sur l'intervention personnelle d'Idi Amin Dada, qui souffle le chaud et le froid, quarante-sept passagers sont libérés, dont trente-trois Français et une Israélienne de soixante-seize ans, Dora Bloch, qui souffre de troubles digestifs graves et dont la vie était en danger ; elle est dirigée vers l'hôpital principal de Kampala pour y recevoir des soins. Ils ne sont donc plus que cent cinquante-sept dans l'aérogare désaffectée, attendant le moment des premières exécutions. Leurs ravisseurs leur ont dit, en outre, que des charges explosives avaient été disposées un peu partout et qu'à la moindre tentative pour les délivrer, tout sauterait. C'est dans ces conditions que l'ambassadeur de Somalie en Ouganda, Hashi Abdullah Farah, autorisé par les pirates à rendre visite aux otages, se présente. En revenant, il décrit aux journalistes «l'atmosphère fataliste, résignée, écrasante qui règne dans le bâtiment, déjà bourré de dynamite peut-être». (à suivre...)