Olivier Mazerolle a une hantise : l'erreur. L?été dernier, alors que la France était en pleine canicule, le directeur de l'information de France 2 est soupçonné d'allégeance au gouvernement pour avoir interdit à un journaliste de sortir une estimation du nombre de morts. C'était une extrapolation, et Mazerolle déteste. A l'automne, il confiait à Libération : «On est trop souvent approximatif, il faut un degré de vérification plus important.» Avant de s'emporter : «Si demander de la précision à un journaliste c'est être favorable au gouvernement, c'est à se les mordre.» Voilà Mazerolle : amoureux du mot juste (son bureau à France 2 est tapissé de dictionnaires) et sanguin. Sauf que cette fois, «il est pris en défaut dans ce qui est sa matière, la politique, et ça le mortifie», analyse un proche. A 61 ans, Olivier Mazerolle n'a pas le statut de star du journalisme politique façon Elkabbach ou Duhamel. Cet autodidacte a fait sa carrière dans la pénombre des studios de radio : Europe 1, RMC puis RTL en 1980. Il en devient le directeur de l'information en 1992 et, en mars 2000, le directeur général adjoint. Ça ne l'empêche pas de présenter, chaque dimanche depuis 1993, le Grand Jury... Même boulimie d'antenne à France 2, où Michèle Cotta l'appelle en mars 2001. «Il adore se voir à la télé», se moque-t-on à France 2. Lui balaye : «J'ai pas fait journaliste pour être administratif, mais pour m'exprimer.»