Comment expliquer cette étrange coutume des corps contractés qui a été relevée également ailleurs ? On peut penser qu'elle se justifie par le souci d'économiser de l'espace, notamment quand il s'agit de sépultures communes. Mais on l'a relevée également pour les sépultures qui ne posent pas de problème d'espace. Il faut supposer, ici aussi, une signification dont le symbolisme nous échappe. En s'appuyant sur des pratiques funéraires des Egyptiens anciens ou de communautés africaines contemporaines, G. Camps a supposé que les corps contractés étaient cousus dans des peaux de bêtes : «Le linceul en peau de bœuf ou d'antilope semble avoir été un revêtement magique susceptible de transmettre au cadavre une part de vie animale. Plus le revêtement était adhérent et épais, plus son efficacité était grande, d'où l'association fréquente de la position dite fœtale et du linceul de cuir…» Le linceul de cuir n'est pas propre aux anciens ou aux communautés dites primitives contemporaines, il a été utilisé en Europe. Ainsi, en 1684, lors de la réfection de l'autel de l'église Sainte-Croix de Bernay, on a découvert les restes de l'impératrice Mathilde, enfermés dans un cuir de bœuf. Il faut aussi songer au symbolisme du fœtus qui représente l'être qui va naître, marquant la seconde vie du défunt dans le monde des morts.