L'incinération complète a été reconnue dans plusieurs sites préhistoriques, notamment en Algérie. C'est le cas du tumulus du Pic des Singes, à Béjaïa, où on a retrouvé une urne funéraire, contenant une cendre grasse et spongieuse. Les sites sont encore plus nombreux en Oranie où des traces de crémation ont été relevées, à Mechrasfa, au Djebel Lindlès, à Rachgoun, à Maghnia, aux Andalouses, etc. L'incinération a été également relevée à Oujda, au Maroc oriental, ce qui a fait de ce rite, selon les spécialistes, une caractéristique de l'ouest du Maghreb. Mais l'incinération est loin d'être un rite préhistorique : la pratique s'est perpétuée au cours des temps historiques, sans doute, renforcée par l'influence punique. La pratique était particulièrement forte dans les zones «punicisées», comme Maktar, en Tunisie où une fosse à incinération a été retrouvée. On pense que des princes numides l'ont pratiquée. Ainsi, on pense que le mausolée du Khroub (Constantine) renfermerait les cendres de Micipsa, le fils de Massinissa. Un tumulus voisin du Médracen (région de Batna) aurait également servi à recueillir les cendres d'un proche du constructeur du mausolée. Comme la chambre funéraire du Médracen est, elle-même, très exiguë, on pense qu'elle a servi de lieu d'incinération.