Résumé de la 9e partie n Alors que la bande à Baader attend son procès, les survivants de la Fraction rouge poursuivent leurs attentats sanglants. Aussitôt des terroristes surgissent, ouvrent les portières. Ils abattent froidement à la mitraillette le chauffeur et le garde du corps. Ils s'emparent du patron des patrons et le font monter dans une autre Mercedes. Le rapt n'a duré que quelques secondes. Le soir même, ils exigent la libération de tous les membres de la bande à Baader avant le 16 septembre à minuit, faute de quoi le prisonnier sera exécuté. Les autorités décident aussitôt de mettre Baader et les siens au secret. Ils sont sortis de leurs confortables cellules et transportés au septième étage de la prison de Stuttgart, où ils n'ont plus ni radio ni télévision. De longues tractations sont entamées entre les kidnappeurs et le gouvernement. De temps en temps, ils envoient à la presse une photo de Hans Martin Schleyer sous l'emblème des Rote Armee Fraction : une étoile, avec une mitraillette et les lettres RAF. Un journal du jour est placé devant le prisonnier, pour prouver qu'il est toujours en vie. De cliché en cliché, on voit le visage du malheureux se décomposer. Mais la date fatidique passe et le commando ne met pas sa menace à exécution. Les négociations continuent et le patron des patrons est toujours vivant. C'est alors que survient un nouveau et dramatique rebondissement. Le 12 octobre, un Boeing 707 de la Lufthansa décolle de Palma de Majorque, à destination de Francfort. Durant le vol, deux hommes et une femme armés le détournent et exigent, eux aussi, la libération de la bande à Baader. L'ultimatum est fixé au 16 octobre, à 8 heures GMT. L'avion se pose à Chypre. Au même moment, les ravisseurs de Hans Martin Schleyer annoncent à la presse qu'ils reportent leur propre ultimatum à la même date et à la même heure. De Chypre, l'avion se rend à Dubaï où il reste jusqu'au 14 octobre, puis à Aden. Là, le commandant de bord, le capitaine Schuman, refuse d'aller plus loin. Les terroristes le font s'agenouiller dans l'allée centrale et, sans hésiter, le tuent d'une balle dans la nuque sous le regard horrifié des passagers. Le copilote prend les commandes et reçoit l'ordre d'aller à Mogadiscio, en Somalie. Il s'exécute, relate brièvement les événements dans la radio et lance : — Aidez-nous ! Le gouvernement allemand refuse toujours de négocier. Alors que l'appareil est immobilisé sur une piste de Mogadiscio, le copilote annonce par radio que les terroristes vont faire sauter l'avion : ils sont en train d'arroser les passagers d'essence et d'alcool et leur demandent s'ils préfèrent brûler ou recevoir une balle dans la nuque. Peu après, otages et ravisseurs apprennent que le gouvernement cède. Un avion, avec à son bord la bande à Baader, vole vers Mogadiscio. Il sera sur place en fin de journée du 17 octobre... L'avion a bien décollé de Bonn, mais il emporte cinquante policiers d'élite, spécialisés dans la lutte antiterroriste. Arrivés à Mogadiscio, ils pénètrent dans l'appareil de la Lufthansa par les sorties de secours et font exploser des grenades aveuglantes et assourdissantes. Les deux terroristes hommes sont tués, la femme est grièvement blessée et tous les passagers sont indemnes. La nouvelle est annoncée aux environs de minuit. Les membres de la bande à Baader en ont connaissance, grâce à un petit transistor que Jan Carl Raspe a pu dissimuler. 18 octobre, 6 h 30 du matin. Les mille fenêtres de la prison de Stuttgart s'illuminent toutes en même temps. Au septième étage du bâtiment, les gardiens ouvrent la première des cellules des quatre prisonniers de marque, celle de Jan Carl Raspe, le sociologue. (à suivre...)