Il n'est pas bon d'être Algérien au Caire depuis le match du 18 novembre. Une véritable chasse à l'homme a été lancée, n'épargnant aucun de nos concitoyens. Hier, deux victimes des exactions égyptiennes ont raconté leur calvaire. Il était environ 20 h, hier, lorsqu'un avion se pose sur le tarmac de l'aéroport Houari-Boumediene. Parmi les passagers de l'appareil, deux sont particuliers en ce sens qu'ils sont des ressuscités de l'enfer qu'ils ont vécu en Egypte, depuis le fameux match qui a vu l'Algérie tenir tête à «Oum Dounia» en lui arrachant le billet de la qualification pour le Mondial sud-africain. Les deux étudiants, sur des chaises roulantes, racontent le calvaire vécu au Caire et toute la souffrance qu'ils ont endurée... «Après le match qui a vu la qualification de notre Equipe nationale, nous étions contraints de ne pas quitter nos domiciles afin d'éviter l'hystérie qui s'est emparée des Egyptiens. Des personnes ont assailli notre appartement et ont entamé leur sale besogne. Ils ont jeté toutes nos affaires. Ces jeunes nous ont, ensuite, agressés nous obligeant à sauter du deuxième étage pour fuir l'horreur. Ils brandissaient des drapeaux égyptiens et criaient «Misr… Misr». Ils nous incitaient à quitter leur pays en ne cessant pas de dire que nous n'étions pas les bienvenus ici», déclare un des rescapés de la sauvage agression. Les deux étudiants ont été sérieusement blessés et portaient encore des traces de leurs blessures sur tout le corps. L'un d'eux avait les deux mains bandées et a révélé que les médecins égyptiens ne leur ont pas portés assistance. «On nous a refusé toute aide médicale pendant plus d'une semaine parce que notre seul tort était d'être Algériens», dira-t-il. Devant cette situation, les deux jeunes hommes algériens ont été contraints de regagner le pays surtout que la vie au Caire est devenue un enfer. Plusieurs témoignages d' autres passagers du vol Le Caire-Alger hier, confirment que nous assistons à une véritable chasse à l'Algérien. Nous apprenons, par exemple, qu'une famille a vu son appartement saccagé et les meubles jetés par la fenêtre. Il y aurait même eu un cas de divorce entre un Egyptien et une Algérienne. On se demande maintenant qui sont les voyous, les vermines, les terroristes et autres qualificatifs utilisés par les Egyptiens. Alors que les deux étudiants algériens racontaient leur calvaire en Egypte, des ressortissants égyptiens s'apprêtaient à rejoindre leur pays. L'Etat algérien a tout fait pour assurer leur protection. Aucune personne étrangère ne pouvait s'approcher de ces Egyptiens. Leur arrivée à l'aéroport s'est effectuée sous une imposante escorte policière. Contrairement à ce qu'endurent nos compatriotes en Egypte, aucun incident n'a été signalé pour les Egyptiens d'Algérie. D'ailleurs, tous ceux qui ont quitté notre pays, l'ont fait de leur propre gré et personne ne les a forcés à le faire.