La pauvreté touche en France près de trois fois plus les habitants des banlieues que les autres, selon un rapport publié hier sur ces quartiers dans lesquels vivent près de 5 millions de personnes, dont de nombreux immigrés, qui ont connu les émeutes en 2005. En 2007, 33,1% des habitants de ces quartiers vivaient sous le seuil de pauvreté (908 euros/mois), contre 12% dans le reste du territoire, note dans son rapport annuel l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus). Ce chiffre est en progression par rapport aux 30,5% en 2006. Dans ces quartiers, où le taux de chômage atteint 16,9% de la population (contre 7,7% dans les autres quartiers des mêmes agglomérations), les jeunes sont les principaux touchés, particulièrement les garçons : la proportion de jeunes au chômage y est toujours deux fois plus importante qu'ailleurs. Le maire socialiste de Clichy-sous-Bois, la ville de banlieue parisienne où avaient démarré les émeutes en 2005, dénonce «l'absence de volonté politique» pour résoudre les problèmes des banlieues, notamment de désenclavement, et une «logique du ghetto qui arrange tout le monde». Nicolas Sarkozy avait promis pendant sa campagne présidentielle un «plan Marshall des banlieues», mais celui-ci n'a abouti qu'à des mesures peu ambitieuses et qui ont déçu.