Résumé de la 110e partie n Alors qu'elle était plongée dans le désespoir, après la mort de son fils, Mme Monnier entend sa voix. Il l'appelle et lui dit qu'il est vivant. Dès que son mari rentre, elle se précipite. — André, j'ai vu Pierre. Elle corrige aussitôt. — J'ai plutôt entendu sa voix ! L'homme lui dit qu'elle a dû rêver. — Tu as dû t'assoupir et tu as rêvé… Elle secoue la tête. — Non, non, je feuilletais un album photos, quand je l'ai entendu. — C'est une hallucination auditive ! — Je te dis que non ! — Voyons… tu ne crois pas… Le visage de la jeune femme s'illumine. — Si, c'est la voix de Pierre ! — Ce n'est pas possible ! — Moi non plus, je ne l'ai pas cru au début. Mais la voix m'a appelée à trois reprises. A la fin, elle m'a dit : «Ne crains rien, je suis vivant.» Monnier regarde sa femme. Elle semble si enthousiaste, qu'elle lui fait pitié. — Ne te fais pas d'illusions… — Et moi, je te dis que Pierre est vivant ! Elle est si contente qu'elle se met à rire. — Tu t'imagines ! Je le croyais perdu à jamais, mais il est là… Autour de moi, autour de nous… Il nous regarde, il nous écoute, il lit dans nos pensées. Elle s'arrête pour reprendre son souffle, puis reprend. — Il parle en moi… Je l'entends, sa pensée se mêle à la mienne mais j'arrive à les distinguer sans difficultés ! Le mari est perplexe. Bien sûr, il continue à croire qu'elle est victime d'une hallucination. C'est le chagrin qui la met dans cet état. — Tu ne me crois pas, n'est-ce pas ? Il ne répond pas. Elle lui demande encore. — Tu ne me crois pas ? — Il ne s'agit pas de croire ou de ne pas croire. Tu es dans un grand état d'excitation, c'est pourquoi tu crois entendre des voix ! — Je ne suis pas Jeanne d'Arc ! — Ne le prends pas mal… Je veux seulement dire que c'est ton subconscient qui te joue des tours ! — Et pourtant, j'ai réellement entendu la voix de Pierre… Toi aussi, tu finiras par admettre que Pierre ne s'est pas anéanti… que son esprit a survécu ! M. Monnier va garder son scepticisme, mais il ne le montrera plus à sa femme : après tout il était content que cette conviction que leur fils n'était pas mort, apportait la consolation et l'apaisement à son épouse. (à suivre...)