Résumé de la 111e partie n Si Mme Monnier est persuadée d'avoir entendu la voix de son fils, mort à la guerre, son mari, lui, est plutôt sceptique. Cette communication par la pensée va durer trois années. Mme Monnier n'a plus entendu la voix de son fils mais il lui parle quotidiennement, à l'intérieur d'elle-même. Ce jour-là, elle apostrophe son mari. — Tu veux savoir ce que Pierre m'a dit ? Il m'a dit que tu as tort de ne pas croire en l'immortalité de l'âme ! L'homme s'insurge. — Voyons, tu sais bien que je suis croyant… croyant et pratiquant ! — Je le sais. Alors pourquoi refuses-tu de croire que notre fils est vivant ? Qu'il a survécu à la mort ? — Il est mort mais son âme est immortelle ! — Il est vivant ! — Il ressuscitera au jour dernier ! — Il est là ! Monnier est gêné. — Voyons, parlons d'autre chose… — Non, je parlerai toujours de Pierre ! Elle s'arrête un instant, puis reprend. — Tu sais que j'ai demandé quelque chose à Pierre ? — Oui ? — Je lui ai demandé de prier pour que tu acquières la conviction qu'il est vivant ! Il ne répond pas. — Tu sais ce qu'il m'a répondu ? Qu'il le ferait avec ferveur ! Ces propos troublent l'homme, mais il reste persuadé que sa femme est victime de son subconscient… Un soir, le 4 août 1918, Mme Monnier s'est assoupi. Brusquement une pensée lui traverse l'esprit. «Réveille-toi !» Elle se réveille et se dresse sur son séant. La voix intérieure lui ordonne encore : «Ne pense à rien ! Ecris !» Elle regarde autour d'elle. Elle voit un crayon. Elle le prend. Il n'y a pas de papier, mais juste un carnet de comptes. Elle le prend aussitôt. Elle attend quelques instants, ne pensant à rien. Puis la vois parle et elle écrit : «Oui, c'est moi qui t'ai demandé d'écrire. Je crois que par ce moyen nous arriverons à communiquer bien plus facilement. Je suis si heureux de pouvoir te parler comme autrefois… Je le faisais bien, mais tu n'entends pas toujours. Il y aura parfois des idées changées dans ta conception des choses, mais cela deviendra rare. J'ai des amis qui correspondent ainsi avec les leurs, couramment et constamment. Ils me conseillent d'essayer, cela se perfectionne assez rapidement. Laisse ton esprit bien vide de tout ce qui peut te préoccuper…» Elle s'arrête épuisée. Ce n'est que plus tard qu'elle relit ce qu'elle a écrit. Sa joie est immense : Pierre a trouvé un moyen d'entrer en contact avec elle ! (à suivre...)