Appréhensions n Même s'ils ne se prononcent pas ouvertement contre le nouveau vaccin, les citoyens sont très nombreux à émettre des réserves sur sa capacité à prévenir la grippe A H1N1 sans causer d'effets secondaires. A franchement parler, la campagne menée par les anti-vaccin sur Internet a poussé plus d'un à se poser des questions sur la nécessité de se faire vacciner. Mais que reprochent-ils au juste à ce nouveau vaccin ? «Il a été préparé dans l'urgence avec tout ce que cela suppose comme erreurs d'appréciation», affirment-ils d'emblée. Et de préciser qu'il a été dopé avec un corps gras, le squalène, pour accélérer sa fabrication, «or on sait que le squalène favorise aussi les réactions locales douloureuses et les réactions générales comme la fièvre ou les courbatures». De leur avis, la fréquence d'accidents «graves» sur les sujets vaccinés au Canada prouve, si besoin est, que ce vaccin «n'est pas aussi sûr qu'on essaye de nous le faire croire». Mieux encore, il ne serait pas d'une grande efficacité. «Contracter la grippe assure une immunité bien plus forte que celle qu'il apporte», disent-ils tout en rappelant que la vaccination n'apporte qu'une protection relative : «A titre d'exemple, l'efficacité du vaccin contre la grippe saisonnière varie entre 25 et 60% seulement.» «Pourquoi ne nous dit-on pas que le vaccin contre la grippe, depuis 40 ans qu'il existe, n'a jamais eu d'impact positif sur l'incidence de cette maladie ? Une étude internationale a démontré que les vaccinés attrapaient plus souvent la grippe que les non-vaccinés», relève à ce propos Jean-Jacques Crèvecœur, un philosophe belge qui a écrit plusieurs ouvrages sur le fonctionnement des sciences. Et de s'interroger : «Pourquoi nous cache-t-on qu'en 1918, ce sont les personnes vaccinées qui sont mortes de la grippe espagnole et pas les non-vaccinées ? Pourquoi nous cache-t-on que toutes les épidémies du XXe siècle ont été déclenchées par des campagnes de vaccination préalables ?» Selon lui, trop de bruit a été fait autour de la grippe porcine» qui a fait moins de victimes que la grippe ordinaire qui tue pourtant entre 250 000 et 500 000 personnes chaque année, soit plus de 1 000 morts par jour, selon les statistiques de l'OMS». Pour cet opposant au vaccin contre la grippe porcine et ses collègues, le refus du personnel médical et paramédical de se faire vacciner renseigne sur les doutes qu'on nourrit à l'égard de ce «remède miracle». Il y a lieu de signaler que certains pays ont carrément refusé d'acheter le nouveau vaccin. C'est le cas de la Pologne qui a estimé que ce produit n'a pas été suffisamment testé par les autorités médicales. «Nous savons que les sociétés qui offrent les vaccins contre la grippe H1N1 ne veulent pas prendre la responsabilité des effets secondaires de ce vaccin. Elles refusent de les mettre sur le marché, parce que leur responsabilité juridique serait alors plus grande. Elles demandent des clauses qui ne sont probablement pas conformes à la législation polonaise et qui rejettent toute la responsabilité sur le gouvernement d'un pays en ce qui concerne les effets secondaires et des indemnisations éventuelles», a affirmé le Premier ministre, Donald Tusk.