Médéa l Yennayer ou Edderraz ou encore El-Am, suivant l'appellation de chaque région, reste pour bon nombre de Médéens le témoin vivant de l'attachement aux anciennes traditions et cultures populaires, d'inspiration ou d'origine numide, qui ont façonné, à travers les siècles, l'histoire de cette partie du pays. Médéa garde les traces de cette culture numide qui se manifeste, de nos jours encore, à travers les innombrables vestiges historiques, us et coutumes, ainsi que des noms de villages et de hameaux à consonance berbère, qui font partie intégrante du patrimoine populaire local. La similitude entre les différentes manifestations folkloriques et les veillées organisées à Médéa ou dans n'importe autre région du pays, illustre parfaitement ce lien profond qui unit l'ensemble de ces cultures populaires. Au-delà de l'aspect mystique qui caractérise souvent ce genre de cérémonial social, Yennayer se distingue, néanmoins, par ses aspects culinaires, symbolisés par des plats et des mets traditionnels confectionnés à la maison et à partir d'anciennes recettes transmises de génération en génération. Traditionnellement, la célébration de Yennayer suit une sorte de «rituel» pratiqué depuis des lustres, puisqu'il est de coutume, le soir de se réunir en famille, de préférence au centre de la maison, pour partager un repas copieux et à la fin, ramener un nouveau-né ou le plus jeune membre de la famille et de déverser sur sa tête le contenu d'un panier en osier, rempli en l'occurrence de treize fruits secs, symbole de richesse et de prospérité pour l'avenir de ces enfants.