Résumé de la 6e partie n Malgré la musique, l'empereur entend toujours la voix de la mort. Soudain, venant de la fenêtre, un merveilleux chant retentit... «Merci, merci !» dit l'empereur. «Toi, divin petit oiseau, je te connais bien ! Je t'ai banni de mon pays et de mon empire, et voilà que tu chasses ces mauvais esprits de mon lit, et que tu sors la Mort de mon cœur ! Comment pourrais-je te récompenser ?» «Tu m'as récompensé !», répondit Rossignol. «J'ai fait couler des larmes dans tes yeux, lorsque j'ai chanté la première fois. Cela, je ne l'oublierai jamais ; ce sont là les joyaux qui réjouissent le cœur d'un chanteur. Mais dors maintenant, et reprend des forces; je vais continuer à chanter !» Il chanta, et l'empereur glissa dans un doux sommeil ; un sommeil doux et réparateur ! Le soleil brillait déjà par la fenêtre lorsque l'empereur se réveilla, plus fort et en bonne santé. Aucun de ses serviteurs n'était encore venu, car ils croyaient tous qu'il était mort. Mais Rossignol était toujours là et il chantait. «Tu resteras toujours auprès de moi !, dit l'empereur. Tu chanteras seulement lorsqu'il t'en plaira, et je briserai l'automate en mille morceaux». «Ne fais pas cela», répondit Rossignol. «Il a apporté beaucoup de bien, aussi longtemps qu'il a pu ; conserve-le comme il est. Je ne peux pas nicher ni habiter au château, mais laisse-moi venir quand j'en aurai l'envie. Le soir, je viendrai m'asseoir à la fenêtre et je chanterai devant toi pour que tu puisses te réjouir et réfléchir en même temps. Je chanterai à propos du bonheur et de la misère, du bien et du mal, de ce qui, tout autour de toi, te reste caché. Un petit oiseau chanteur vole loin, jusque chez le pauvre pêcheur, sur le toit du paysan, chez celui qui se trouve loin de toi et de ta cour. J'aime ton cœur plus que ta couronne, même si la couronne a comme une odeur de sainteté autour d'elle. Je reviendrai et chanterai pour toi ! Mais avant, tu dois me promettre !» «Tout ce que tu voudras !», dit l'empereur. Il se tenait là, dans son costume impérial, qu'il venait d'enfiler, et pressait son sabre d'or massif sur son cœur. «Je te demande seulement une chose : ne dis à personne que tu as un petit oiseau qui te raconte tout ; tout ira beaucoup mieux ainsi !» Puis, Rossignol s'envola. Lorsque les serviteurs entrèrent, croyant constater le décès de leur empereur, ils se figèrent, stupéfaits, et l'empereur leur dit : «Bonjour !»