Une épice très connue est la muscade ou plutôt, la «noix muscade», qui est l'amande du fruit du muscadier. Le docteur Leclerc présente ainsi la noix muscade : «Le fruit renferme dans une enveloppe charnue une amande gracieuse comme un bijou, dont l'enveloppe, laquée d'une patine brune et luisante, est protégée par un arille, le macis, qui semble en caresser l'ovale de ses franges d'un beau rouge cramoisi. Quand on brise l'enveloppe, on met à nu une masse ovoïde qui, une fois coupée, présente l'aspect d'une cire d'un gris rosé, parcouru par des marbrures rouges.» En fait, on tire deux épices du muscadier (Myristica fragrans) : la muscade proprement dite, constituée par l'amande de la graine, la seconde par l'arille entourant cette même racine. Le muscadier, qui appartient à la famille des myristicacées, est originaire de l'Indonésie. On le retrouve aussi dans les pays à climat chaud et humide : Célèbes, Sumatra, Java, la Réunion, les Antilles, le Brésil, etc. Les Moluques ont longtemps concentré la production de la muscade. Cette île a été successivement sous la domination espagnole jusqu'au XVIe siècle, puis portugaise, jusqu'à 1602 et hollandaise jusqu'au XIXe siècle. Le Français Pierre Poivre ramène des plants de diverses épices, dont le muscadier, et les introduits à l'île de France (Maurice). La première noix muscade est produite en 1778. A partir de Maurice, on a introduit la noix à Penang, en Malaisie. En 1843, le muscadier est introduit à Grenade (Antilles) qui produit, aujourd'hui, de grandes quantités de noix.