n L'avocate et présidente de l'instance algérienne de lutte contre la pensée coloniale, Fatima Zohra Benbraham a souligné, hier, qu'il est important de récupérer les archives nationales de la période coloniale, car elles constituent «l'instrument juridique» permettant de définir le nombre exact des victimes des «essais nucléaires». Me Benbraham a indiqué que le refus de la France de remettre les archives aux Algériens et d'ouvrir les dossiers des essais nucléaires, était «une preuve incontestable» des crimes perpétrés contre les Algériens en raison de ces essais nucléaires dont «les plaies demeurent béantes à travers le temps». A ce propos, l'avocate estime que la France a voulu effacer «définitivement» les traces de ses crimes, en veillant à emporter avec elle la plupart des archives civiles et celles relatives aux essais nucléaires afin d'«échapper aux sanctions». Selon elle, tout cela a compliqué la définition du nombre exact des victimes. Elle a indiqué que la France a procédé à la promulgation d'une loi qui interdit la remise des archives civiles aux Etats avant 100 ans. L'intervenante a également insisté sur la nécessité d'ouvrir ce dossier épineux et de demander aux autorités françaises de remettre les archives relatives aux essais nucléaires qui ont été effectués en dépit de l'opposition de la communauté internationale. C'est dans ce contexte qu'elle a appelé le gouvernement algérien à soutenir cette démarche en vue de récupérer les archives de la période coloniale. «Nous n'abandonnerons jamais et la bataille juridique ne fait que commencer», a conclu Me Benbraham.