Résumé de la 167e partie n Non satisfait de la première inspection, le procureur Flood en ordonne une autre. Ses soupçons portent sur le capitaine Morehouse qui a retrouvé le «Mary Cellars». Le capitaine Morehouse, lui, est impatient que l'enquête s'achève. Mais le procureur lui répond qu'il est prêt à ordonner une troisième, voire une quatrième inspection, tant que la disparition des passagers du «Mary Cellars» n'est pas résolue. Le capitaine s'emporte — Je veux partir d'ici, j'ai des commandes à honorer ! — Rien ne vous retient sur notre territoire, dit le procureur — je veux mon argent ! — il faut attendre la fin de l'enquête. Le capitaine se montre menaçant. — Je croyais que la couronne britannique respectait ses engagements internationaux ! — Vous serez payé, mais à condition que l'enquête que je dirige conclut que vous êtes bien dans vos droits ! Le 15 janvier, arrive à Gibraltar le capitaine Winchester, copropriétaire de la Winchester and Co, à laquelle appartient le «Mary Cellars». La société, dont il est l'administrateur, lui a conféré tous les pouvoirs pour négocier avec les autorités britanniques de Gibraltar, et il représente à la fois les intérêts de la compagnie et ceux des assureurs. Le procureur le soumet à un véritable interrogatoire, sur le «Mary Cellars», le capitaine Briggs, la cargaison du bateau, etc, etc. Puis, il lui demande, à brûle-pourpoint : — Connaissez-vous le capitaine Morehouse du «Dei Gratias» : celui qui a découvert le «Mary Cellars» ? — Oui, dit le capitaine. — et vous l'avez rencontré avant ce drame ? — Oui, dit encore le capitaine. — Racontez-moi où vous l'avez vu et à quelle occasion... Le capitaine se lève, en colère. — Je suis Américain et je pense avoir du sang anglais dans les veines mais si je savais dans quelle veine se trouve cette saloperie, je la coupe immédiatement pour m'en débarrasser ! Tout le monde a compris que le procureur soupçonne le propriétaire du «Mary Cellars» et le capitaine du «Dei Gratias» de s'être entendus pour toucher la prime d'assurance et se la partager. Il n'explique pas bien sûr où sont passés le capitaine Briggs, sa femme, sa fille et son équipage. Plus tard, le procureur pensera à l'hypothèse de la mutinerie : l'équipage a assassiné le capitaine et sa famille et s'est emparé du bateau, puis l'a quitté par peur du châtiment. Il a découvert des taches brunes sur le bateau et il les a envoyées pour les analyser, étant persuadé qu'il s'agit de sang, mais le procureur n'a pas divulgué les résultats des analyses et l'hypothèse de la mutinerie a été abandonnée. Cependant, le procureur fait traîner l'enquête en longueur. Ce n'est que quatre-vingt-sept jours après son arrivée à Gibraltar que le séquestre sur le «Mary Cellars» est levé. La goélette prend alors la route de Gênes où elle décharge sa cargaison. (à suivre...)