La dame fait ce qu'il lui dit. Quelques jours après, elle entend frapper à la porte. Elle va ouvrir et elle manque de s'évanouir en voyant son fils. — Comment as-tu fait pour revenir ? lui demande-t-elle, plus tard — C'est grâce à une chienne, dit-il. Et il lui raconte son histoire. — Ma maîtresse m'a envoyé au marché acheter de la viande et je m'y suis rendu. Je revenais avec mon paquet quand une chienne, que je n'avais jamais vue, a surgi et s'est emparée de mon paquet. Craignant d'être puni pour cet acte, je me suis mis aussitôt à courir derrière la bête. Elle m'a entraîné hors de la ville, jusqu'au bord de la mer. Il y avait sur le rivage quelques barques et personne ne les gardait. La chienne a aussitôt sauté dans une de ses barques et s'y est installée. Elle a posé le paquet et me regardait, avec l'air de me dire : Qu'attends-tu pour monter ? J'ai alors compris que c'était Dieu qui m'envoyait cette bête. J'ai regardé autour de moi, comme il n'y avait personne, j'ai poussé la barque dans l'eau et j'ai embarqué. J'ai trouvé une paire de rames et me suis mis à souquer. J'ai eu peur que quelque barque ou même qu'un bateau m'aperçoive et me ramène, mais tout s'est bien passé. C'est ainsi que je suis revenu à Oran ! — C'est un miracle, dit la mère. Elle lui raconte, à son tour, l'intervention de Sidi El-Houari.