Situation n Les bus demeurent le principal moyen de transport dans notre pays. A eux seuls, ils assurent plus de la moitié des déplacements des Algériens. Il faut dire que le rail couvre certaines régions du pays seulement, alors que les autres moyens de transport tels le tramway, le métro et le téléphérique tardent à être mis en service. Du coup, une forte pression est exercée sur le transport routier qui, malheureusement, n'est pas en mesure de satisfaire la demande exprimée pour diverses considérations, du moins en l'état actuel des choses. Pour les usagers en tout cas, les prestations qui leur sont fournies sont en deçà de leurs attentes. «Les transporteurs privés font comme bon leur semble, ils se soucient peu de nous», se plaignent-ils, énumérant entre autres dépassements, la surcharge, le non-respect de la vitesse autorisée, des horaires et des arrêts. «Tout le monde nous accuse de tous les maux, alors que rares sont ceux qui connaissent les conditions dans lesquelles nous travaillons», rétorque Rabah Labdouni, membre du Bureau exécutif national de l'Union nationale algérienne des transporteurs (Unat). De son avis, les transporteurs sont soumis à une réglementation dont l'application échoit aux pouvoirs publics : «Nous travaillons dans la légalité et non dans la clandestinité, les lois s'appliquent bel et bien à nous.» Tout comme les voyageurs, les transporteurs ont des doléances. Ils déplorent, notamment, l'augmentation sensible des coûts d'entretien des bus, la réouverture du créneau à l'investissement «alors que la plupart des lignes sont saturées», et le refus du ministère des Transports de revoir à la hausse des prix des transports. De son côté, le ministère des Transports semble satisfait de la situation des transports routiers de voyageurs. Sinon comment expliquer son inertie ? Il est vrai qu'il a pris la décision de rouvrir le créneau à l'investissement privé pour remédier un tant soit peu au manque de moyens de transport dans certaines régions du pays. Toujours est-il que les expériences précédentes ont démontré qu'il ne suffit pas d'augmenter le nombre de navettes pour que le problème soit résolu. «Trop de bus, trop de problèmes», affirment les professionnels du secteur qui s'attendent à «davantage d'embouteillages sur nos routes». Pis encore, ils craignent que la concurrence engendre plus d'accidents sachant que chaque transporteur tentera de rentabiliser son investissement.