Menace Les experts estiment que si des décisions «audacieuses» ne sont pas prises, ce secteur important, créateur d?emploi, risque de disparaître. Les responsables du forum des chefs d?entreprise ont, à maintes reprises, alerté les autorités publiques sur le danger qui guette le textile, car la production nationale n?est pas valorisée. Ce retard de qualité s?explique par le mauvais choix de la stratégie de gestion. Ils affirment dans ce sens que l?Algérie possède des ressources importantes, les précédentes politiques auraient pu opter pour une stratégie appuyée sur la pétrochimie et la production des fibres acryliques et polyester dérivant du pétrole. L?absence d?un tel investissement a créé une situation de dépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers en matières premières. Depuis, cette industrie subsiste grâce à l?importation des inputs dont elle a besoin, l?équivalent de 8 milliards de dinars par an, puisque son activité principale est la transformation de fibres produites ailleurs. En outre, les importateurs payent 30 % des tarifs douaniers. Si l?importateur des produits finis revend sa marchandise facilement, le producteur débourse encore, en plus des 30 %, d?autres frais. (fabrication, personnel, local, ateliers, ?). Ce qui explique pourquoi un produit local coûte plus cher qu?un article importé. Cette hausse des droits douaniers se justifie par la volonté des autorités algériennes de protéger le tissu confectionné par une entreprise publique et qui compte des milliers de travailleurs. En revanche, d?autres problèmes entravent toute progression. Les entreprises publiques sont endettées, tandis que le système commercial s?essouffle depuis l?ouverture du marché, dépassé par les mutations économiques auxquelles il n?a pas été préparé. Conséquences : de nombreuses sociétés perdent des parts de marché et affrontent une concurrence sauvage et déloyale. D?autres ont dû réduire leur activité, voire fermer totalement ou partiellement leurs usines. Plus de 50 % des unités des capitaux publics de confection ont été fermés et des sociétés de filature de base ont mis la clé sous le paillasson. Le secteur privé, pour sa part, manque cruellement de professionnels. Les patrons privés qui se sont investis ont été attirés par le gain facile et la modestie de l?investissement dans de tels projets.