Cherchant l'hospitalité, Sidi Boudjemlil frappe à une porte. Mais le propriétaire des lieux est hostile. «Je viens demander l'hospitalité, au nom de Dieu et de son Prophète !» L'homme fronce les sourcils et répond : «Je ne peux t'accorder l'hospitalité !» Le saint s'attendait à cette réponse. Il demande quand même : «Et pourquoi ?» — Ma maison est étroite et je n'ai aucune nourriture à t'offrir. Va plutôt chez mon voisin, sa maison est plus spacieuse et ses réserves plus importantes que les miennes ! Le saint homme est surpris par l'accueil, puis il se dit que l'homme, à qui il a demandé l'hospitalité, est peut-être à l'étroit et n'a pas de nourriture à lui donner. Il est vrai qu'il aurait pu être moins hostile, mais après tout, la misère rend parfois les gens agressifs. Il va frapper à la porte de la maison que l'homme lui a désignée. Un homme, tout aussi hostile que le premier, lui ouvre. — Qui es-tu ? demande-t-il. Comme pour le premier, Sidi Boudjemlil cache sa qualité de saint. — Je suis un étranger de passage. L'homme se montre peu aimable : — Qu'attends-tu de moi ? — Je demande l'hospitalité, au nom de Dieu et de son Prophète ! — Je ne peux te recevoir ! dit l'homme qui s'apprête à refermer sa porte. M. A. Haddadou