Refus. Israël n'est pas prête à faire la lumière sur le carnage commis par ses soldats dans les eaux internationales. Elle a, sans doute, peur que la vérité éclate. Sinon comment expliquer son rejet, ce jeudi, d'une résolution du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU approuvant une enquête internationale sur le raid sanglant contre une flottille humanitaire pour Gaza ? Si elle n'a rien à se reprocher, elle aurait sans doute accepté de coopérer avec la communauté internationale. Pour justifier ce rejet, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué que l'autorité du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU «qui s'acharne une fois de plus de façon obsessionnelle contre Israël a atteint le zéro absolu ».Selon lui, des pays comme « Djibouti, le Pakistan, Cuba ou l'Arabie saoudite sont très mal placés pour se présenter comme des défenseurs des droits de l'Homme qu'ils violent massivement ». Pour leur part, deux ministres israéliens se sont opposés à la constitution de cette commission d'enquête internationale. «Aux appels lancés à la création d'une commission d'enquête internationale il faut répondre sans hésitation qu'Israël est un Etat démocratique indépendant et pas une république bananière », a affirmé à la radio publique le Premier ministre suppléant chargé des affaires stratégiques, Moshé Yaalon. «Nous sommes capables d'enquêter, d'en tirer les leçons puis de les appliquer. Mais il ne faut pas que durant tout ce processus nous nous livrions à l'auto flagellation », a ajouté cet ancien chef d'état major, membre du cabinet de sécurité. Le ministre des Finances Youval Steinitz s'est, pour sa part, opposé à une commission d'enquête internationale et a suggéré la constitution d'une « commission de vérification » que pourrait constituer la commission de la Défense et des Affaires étrangères du parlement israélien. Il n'a pas toutefois exclu que « pour des raisons tactiques », Israël soit « malheureusement contraint » d'envisager une autre solution. Il a reconnu ne pas être impliqué dans les contacts en cours avec les Américains sur ce dossier. Il faisait ainsi allusion à des informations de la radio militaire ainsi que des quotidiens Yediot Aharonot et Maariv, selon lesquels le Premier ministre Benjamin Netanyahu négocie avec les Etats-Unis la constitution d'une commission dont la composition serait acceptable par Washington. Une des options consisterait à nommer un « juriste de renommée internationale » à la tête de la commission ainsi que des représentants israéliens et des observateurs américains.