Art n Une exposition à la mémoire de Mohamed Khadda se poursuit à la galerie d'art Mohamed-Racim. L'exposition comprend une collection d'une trentaine d'affiches en couleurs réalisées par le regretté artiste, une autre facette de son talent créatif révélée au grand public. Car Mohamed Khadda était beaucoup plus connu pour ses peintures que pour ses affiches. Et dans cette exposition, nous découvrons sa première passion, les affiches. L'ensemble de celles exposées a été réalisé entre 1962 et 1988, et chacune nous renseigne sur certaines manifestations économiques, culturelles et artistiques nationales ou d'envergure continentale qui se sont déroulées un peu partout en Algérie ainsi qu'à l'étranger notamment en Allemagne et en France. Parmi ces affiches soigneusement mises sous verre, on retrouve celles réalisées lors du festival de musique et chants populaires en 1968, du Festival de musique et chants populaires en1969, du 1er Festival culturel panafricain d'Alger en 1969, de la 15e Foire internationale d'Alger, du Colloque d'histoire «Retentissement de la Révolution algérienne» en 1984, du Symposium international du Centre national d'études historiques sur l'oralité en 1988 et du symposium international du centre d'études historiques sur l'oralité en 1988. Cette exposition se caractérise aussi par des affiches réalisées avec des tableaux de Khadda, notamment à l'occasion du colloque «Mémoire et enseignement de la guerre d'Algérie» organisé à l'Institut du monde arabe (IMA) en 1992 et l'exposition «Les peintres du signe», dans le cadre du 12e Festival transméditerranéen à Grasse en France en 1999. L'exposition comprend également des maquettes d'affiches, dont celles réalisées lors du Colloque international sur l'écrivain Kateb Yacine (1990), ou encore sur la journée de solidarité avec les femmes sahraouies et l'exposition «Algérie, expressions multiples» qui avait rassemblé les œuvres des peintres Baya, Issiakhem et Khadda et organisée au Musée des arts africains et océaniens du 24 septembre 1987 au 4 janvier 1988 à Ryad El-Feth à Alger. L'on peut constater alors dans l'œuvre de l'artiste – ou de l'affichiste – et ce, selon Mme Nadjet Khadda, universitaire et épouse du peintre, «l'affiche faisait partie intégrante de son activité». «C'est à travers son activité d'imprimeur qu'il a trouvé sa vocation de peintre», a-t-elle fait savoir, avant d'indiquer que «Khadda avait à la fois l'œil de l'artiste et celui du professionnel de l'imprimerie». «Cela fait que ses affiches sont devenues des œuvres d'art», fait-elle constater, précisant que «Khadda considérait l'affiche comme un art populaire», «un moyen de pallier l'absence de diffusion massive des œuvres d'art». A travers cette exposition, l'on découvre – ou redécouvre – le talent de Mohamed Khadda, talent très peu connu, et par lequel il a su démontrer que l'art de l'affiche est un art populaire.