Nécessité Avec 7 500 DA de pension et la cherté de la vie, la plupart des retraités se retroussent les manches et travaillent. Au moment où le taux de chômage en Algérie avoisine 30 % et où les jeunes universitaires se convertissent en commerçants non déclarés ou simplement passent leurs temps dans les cafés en attendant des jours meilleurs, les retraités sont, pour leur part, chanceux, car ils sont les candidats préférés de certaines entreprises privées, voire publiques. En effet, l?apparition d?un grand nombre d?entreprises privées depuis les années 1990 et la cherté de la vie ont favorisé le phénomène de l?emploi des retraités. Profitant de leurs expériences acquises durant des années dans la Fonction publique et des liens solides qu?ils ont tissés avec les directeurs d?entreprises privées ou publiques, des milliers de retraités occupent des postes qui leur offrent un revenu en plus permettant de mener une vie sans difficultés financières, surtout que deux tiers des retraités ne touchent que 7 500 DA de pension. En revanche, certains patrons d?entreprises privées cherchant le gain facile et rapide, préfèrent recruter ces retraités expérimentés plutôt que les jeunes universitaires. «Je n?ai pas à lui apprendre quoi que ce soit. Il maîtrise son métier», souligne un médecin qui a recruté un infirmier retraité pour travailler dans son cabinet. Et d?ajouter : «En revanche, recruter un jeune universitaire sera une perte d?argent et de temps pour moi. Ils sont mal formés pour la plupart, alors c?est à moi de leur apprendre le métier. Cela ne m?arrange pas.» Par ailleurs, ce choix s?explique, également, par l?économie d?argent qu?il va engendrer. En effet, ces patrons ne payeront pour le retraité que le salaire qui n?est souvent pas trop élevé. Les retraités étant dans le besoin et les patrons ayant une grande demande et un grand choix, les négociations de salaires basculent souvent du côté de l?employeur. En outre, ces derniers n?auront pas à payer les cotisations de la retraite et de l?assurance sociale, puisque ces retraités ont été déjà assurés par le premier organisme qui les a employés. C?est l?une des raisons qui met en difficulté la sécurité sociale financièrement (rappelons que 40% des salariés, dont cette catégorie de retraités fait partie, ne sont pas déclarés). En outre, ils bénéficient des remboursements de médicaments et des soins de santé après des maladies dues à l?effort exagéré que les privés exigent d?eux.