Exception n Contrairement aux années précédentes à pareille période, la plupart des ménages semblent éprouver, cette année, de vraies difficultés à constituer les traditionnels stocks (aoulas) d'ail à cause d'une hausse anormale des prix de ce bulbe. Alors que l'on est en pleine récolte, les prix de l'ail atteignent en moyenne les 350 DA le kilogramme, soit plus qu'il y a un an, sans que l'on sache vraiment pourquoi. «J'achète juste de quoi faire la cuisine pour les jours qui viennent», se désole une vieille dame qui venait d'acquérir une petite livre d'ail aux longues tiges, dédaignant les gousses nettoyées et préparées en grappes mais encore plus inabordables. Le vendeur, qui n'écoule plus que 2 à 5 kg par jour au lieu d'une quinzaine de kilos habituellement, confirme que les clients précautionneux comme cette dame, sont de plus en plus nombreux ces derniers temps. Pour beaucoup de commerçants, la cherté du produit est due simplement à sa rareté qui ferait que ses cours sont appelés à progresser encore. «L'année passée, l'ail importé s'était bien vendu à 500 DA le kg en période creuse (pendant l'hiver) et se maintient encore aujourd'hui autour de 300 DA», a-t-il rappelé à l'intention d'un auditoire qui n'a nul besoin d'être prié pour être mis face à cette réalité et pour comprendre que le prix de l'ail local n'a fait qu'emboîter le pas à celui importé. L'absence, cette année, des nombreuses camionnettes lourdement chargées d'ail et proposant le produit à des prix défiant toute concurrence, suffit en effet, à lui seul, à révéler au plus incrédule cette dure réalité. Et évidemment chacun y va de son commentaire pour expliquer la rareté de l'ail sur le marché national. Ainsi, pour de nombreux commerçants, la raison tiendrait essentiellement à l'insuffisance de la production qui serait elle-même due à un ensemencement insuffisant. Des explications «fantaisistes», comme celle attestant que «toute la récolte d'ail a été stockée par un grand spéculateur», sont, elles aussi, avancées par des clients, visiblement résignés à faire l'impasse sur leurs traditionnelles «aoulas» et à délier leur bourse à chaque fois qu'ils en auront besoin pour relever leurs mets ou préparer leur aïoli. Sauf importation massive du produit pour une éventuelle régulation du marché, le prix de l'ail devrait, en effet, poursuivre sa courbe ascendante à mesure que l'on avance dans le temps et qu'on se rapproche de l'automne et de l'hiver, saisons durant lesquelles le prix de l'ail a toujours été élevé à cause de sa rareté saisonnière.