Le tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou a prononcé, hier, lundi, la peine capitale contre Mesrour Mourad, alias Akrama, dit Laouar, Emir de katibat El ansar qui couvre la zone centre. Présenté devant le juge pour répondre des chefs d'inculpation d'appartenance à groupe terroriste armé, homicide volontaire avec prémédition, détention et transport d'explosifs, armes et munitions, faux et usage de faux et gestion d'une organisation terroriste, Mesrour Mourad a nié les faits retenus contre lui. Lors de son audition, il dira qu'il avait quitté sa région natale (Dellys dans la wilaya de Boumerdès) en 1996 pour aller à Alger, lorsqu'un de ses cousins avait rejoint les groupes terroristes. Il expliquera qu'il avait fui par peur d'être interpellé par les forces de sécurité. Pourtant le mis en cause avait été capturé dans une embuscade tendue par les forces de sécurité le 17 mai 2009 à Sidi Naâmane (daïra de Draâ Ben Khedda) où deux émirs avaient été abattus, tandis que lui avait été blessé. C'est ce qu'on peut lire dans l'arrêt de renvoi de 15 pages où il ne nie pas son statut d'émir. Mais, hier, Mesrour Mourad dira qu'il s'est rendu de son propre gré, tenant des propos malséants devant le tribunal. Il dira qu'en 2004, son cousin, Mesrour Amar, alias Oussama, qui était dans la seriate de Dellys lui a donné rendez-vous pour lui restituer une somme d'argent que Mourad lui avait prêtée. Il dira qu'il était dans une casemate à Azeffoun lorsqu'une bombe a explosé le blessant à la jambe et à l'œil, ce qui lui a valu le second surnom de «Laouar». il ajoutera qu'il est resté cinq ans dans les maquis terroristes à subir des soins et déclare qu'il n'a participé à aucune action terroriste. Selon l'arrêt de renvoi, les forces de sécurité ont saisi des documents, lors de l'embuscade du 17 mai 2009, attestant que Mesrour Mourad alias Akrama avait été promu émir de katibat El-ansar lors d'une réunion qui a regroupé 11 seriate de la zone centre en remplacement de l'émir Abou El-Haytham qui s'était rendu aux forces de sécurité. Le procureur a requis la peine capitale contre le mis en cause et après délibération, il a été reconnu coupable et a été condamné à mort. Parmi les actions auxquelles il avait pris part, l'assassinat de deux policiers à Dellys, en 1999 et 8 autres sur la route entre Tizi Ouzou et Tigzirt.