Scène n La générale de Madjlis Etaâdib (conseil de discipline), une pièce théâtrale écrite et mise en scène par Slimane Benaïssa, a été présentée, hier, à la salle Atlas. Prévue pour 20h, ce n'est qu'une heure plus tard, à 21h, que la pièce a commencé : le public, très peu nombreux, s'impatientait, et en dépit de l'attente longue et déplaisante, les présentateurs ne semblaient pas gênés. Cela est un manque de respect à l'égard de l'assistance. En outre, l'accueil laissait fort à désirer. Une heure plus tard, les comédiens entrent en scène, entamant le jeu. L'histoire se situe durant la colonisation, et notamment pendant la Guerre de libération nationale. Des enseignants d'un établissement scolaire – la pièce a réuni des comédiens comme Mohamed Remas, Mustapha Ayad, Djamel Bouneb, Arselane, Brahim Chergui et Slimane Benaïssa – se sont réunis avec le proviseur pour discuter d'un événement ayant bousculé l'ambiance calme du lycée : nous sommes en 1959. Une rixe entre deux lycéens : un Algérien (Atmourt) et un Français (Jacomino), oblige le proviseur à réunir six professeurs, d'origine, de confession et de tendances politiques différentes. Le but de la réunion était de trouver une solution juste et objective à la situation qui risquait de tourner au vinaigre et prendre de l'ampleur. Un climat tendu s'impose entre les six professeurs car chacun apporte au proviseur des arguments reflétant ses propres convictions politiques. Cela a alors suscité un débat houleux et passionné : la composante des enseignants est diverse : il y a un Français de souche, un socialiste, un Juif, un Algérien – ou indigène – deux autres Français, l'un est d'origine maltaise et l'autre allemande. Six personnes aux origines différentes, de cultures opposées et aux tendances politiques et idéologiques diverses. Tous les six discutent de l'Algérie, de l'avenir d'un pays en guerre : l'Algérie doit-elle rester française ou bien doit-elle s'affranchir de l'administration coloniale ? Ou encore les communautés qui composent la société algérienne, société mosaïque et interculturelle, doivent-elles vivre ensemble et apprendre à coexister ? C'est là, autour de ces questionnements – une problématique qui divise les six personnages créant ainsi des divergences d'opinions – que s'organise la pièce. Chacun cherchant à convaincre le proviseur de son point de vue. Le débat devient chaud et continue sans aboutir à une conclusion finale. En effet, parler de la bagarre entre les deux lycéens déviait toujours vers une discussion sur la question du peuple algérien. Le jeu, quant à lui, semble ne pas être tout à fait à la hauteur. Il était linéaire et plat : les personnages parlent – ils ne font que parler. Ils s'engagent dans un débat infécond et ennuyeux. La pièce manque d'action et de caractère, elle apparaît plus pareille à une agora de discussion et de réflexion qu'à un espace d'actes et d'initiatives. En outre, le jeu se déroule lentement dans un décor figé, simple et sombre.