Résumé de la 4e partie n La seconde version du miracle de Sidi Ali parle aussi d'une vache ou d'un bœuf, égorgé puis revenu à la vie. Le prodige se répand dans toute la région et les gens affluent pour voir celui qui l'a réalisé. On s'étonne de découvrir un jeune homme, à l'allure très digne et qui sait bien parler. Le cheikh M'hamed, lui, ne tarit pas d'éloges sur son élève et disciple. «C'est un garçon d'une grande moralité, dit-il aux visiteurs. Il est aussi d'un savoir immense, un vrai puits de science !» On fait des offrandes à la zaouïa qui, comme la plupart des zaouïas, est pauvre et a besoin de fonds pour entretenir ses étudiants. Les notables des villages environnants viennent aussi rendre visite à celui que tout le monde regarde désormais comme un saint. «Nous venons te rendre hommage, lui disent-ils, et te dire que nous sommes très contents de te compter parmi nous !» Le saint, qui a reçu avec chaleur les humbles gens, s'adresse avec une certaine froideur aux notables. «Combien d'entre vous, leur dit-il, respectent les prescriptions de la religion ? Beaucoup d'entre vous se complaisent dans l'ignorance, beaucoup oublient leurs devoirs à l'égard de leur prochain !» Les notables baissent la tête. «Craignez Dieu, dit Sidi Ali, et revenez sans tarder sur le droit chemin. Dieu vous pardonnera vos fautes passées!» Il ne pousse pas plus loin la critique car le saint homme ne veut que secouer ces rudes paysans à la foi tiède : il lui appartient, ainsi qu'aux autres tolbas, de les ramener sur la bonne voie en donnant notamment l'exemple. Les mois passent et le cheikh M'hamed, vieux et malade, est rappelé à Dieu. Les Maâtkas se réunissent alors en djemaâ pour choisir le successeur de l'honorable cheikh qui venait de mourir. «Il n'y a que Sidi Ali qui puisse prendre sa place ! — Acceptera-t-il de succéder à son maître ?» On constitue une délégation qui fera cette proposition à Sidi Ali. «C'est une charge trop lourde pour moi, dit le saint homme. — La djemaâ ne voit que toi pour occuper cette haute fonction ! — La tâche est difficile car je ne sais pas si j'aurai auprès de vous l'autorité qu'avait mon maître, que Dieu ait son âme ! — Tu l'auras ! promettent les membres de la délégation. — Ecoutera-t-on ce que je dirai ? Suivra-t-on les prescriptions de Dieu ? — On t'écoutera et on suivra les prescriptions de Dieu, il t'appartient de nous inculquer les enseignements pour cela ! — Alors, j'accepte les fonctions dont vous me chargez», dit Sidi Ali Ou Moussa. (à suivre...)